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11 juil. 2018
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A Berlin, Premium et Seek flirtent aussi avec la mode durable et éthique

Publié le
11 juil. 2018

La vague verte et éthique inspire une partie des exposants qui étaient présents aux salons berlinois qui se tenaient du 3 au 5 juillet derniers. Si ce mouvement ne fait pas encore l’unanimité, il semble que le secteur prend de plus en plus conscience de l’urgence de changer les modes opératoires classiques du textile et de la mode.


L'entrée du Premium à Berlin - DR


Chez Filippa K, le ton a été donné depuis plusieurs années déjà. La marque a revu de fond en comble sa stratégie en intégrant un cercle vertueux : des tissus au traitement des vêtements en fin de vie. Pour le moment, les Suédois se sont donné l’année 2030 comme échéance pour devenir entièrement durables. En attendant, ses responsables avancent peu à peu vers la durabilité en utilisant de la laine et du polyester mais aussi des zips et du fil recyclés, ou encore des boutons en corozo. « Nous réfléchissons aussi à notre rapport à la consommation. Nous proposons un service de location de nos vêtements dans une partie de nos magasins. Nous pouvons aussi les réparer à la demande des clients ou les reprendre s’ils n’en veulent plus. Nous gérons nos vêtements en seconde main et les revendons dans certains de nos magasins », indique Matthias Stephani, responsable du site Internet.

De son côté, North Sails s’est engagée depuis le printemps-été 2018 dans une démarche plus durable en réduisant sa consommation de plastique et utilisant davantage de tissus recyclés. La marque, dont les origines sont liées à la voile, donne également 1 % de son chiffre d’affaires à OFF (Ocean Family Foundation). Pour sa collection printemps-été 2019, une trentaine de produits ont été conçus à base de plastique ou de coton recyclé. En France, déjà partenaire de la Société Nautique de Saint-Tropez, elle se rapproche encore du nautisme de la Côte d’Azur en devenant sponsor des Voiles de Saint-Tropez, la régate qui aura lieu du 29 septembre au 7 octobre. Une ligne dédiée sera lancée pour l'occasion.

Selected a quant à elle profité du Premium pour dévoiler sa nouvelle marque, Selected People. Cette griffe du groupe Bestseller se positionne 100 % durable, mixte et premium. Elle sera ensuite présentée aux salons américains, à New York et Las Vegas. Quant à Selected, elle a communiqué particulièrement sur le thème « We use more sustainable fibres » (« Nous utilisons plus de fibres durables ») sur son stand. Initiée il y a un an, cette stratégie durable porte ses fruits : près de 60 % de la collection Femme utilise des matières durables et près de 70 % pour la collection Homme.


Le salon Seek à Berlin - Jan Kapitän


A quelques stations de métro du Premium se tenaient le Seek et le Bright à l’Arena, sur les bords de la Spree. Au Seek aussi, l’ancrage durable des marques apparaissait ici et là. Ainsi, Nudie Jeans s’est distinguée il y a plusieurs années en proposant un atelier de réparation dans chacun de ses magasins à l’enseigne. Le jeanneur, qui n’utilise que du coton biologique, est transparent sur son sourcing. Son site Internet indique l’origine des tissus et de la confection des différents types de produits. « Les fondateurs de la marque ont misé sur les valeurs durables et éthiques depuis le début. Désormais, c’est une tendance du marché, mais pour nous, ça a toujours été à la base de notre identité », note Christian Gnatowski, responsable commercial de Nudie pour le sud de l’Allemagne.

D’autres responsables commerciaux chez Element ou Herschel évoquent un sourcing en partie durable sur lequel les marques ne communiquent pas, expliquant que « ce n’est pas un argument marketing pour elles ». Enfin, chez la marque française Misericordia, pionnière sur l’éthique depuis 2003, le bilan semblait plus mitigé. « Je constate que certaines s’emparent de la mode durable et éthique, mais en réalité, sur le salon, les acheteurs recherchent des produits, des "coups", de la marge, mais pas une collection mode, un état d’esprit ou de la qualité. Ils ne s’intéressent pas au sourcing et ne connaissent pas les matières. Mon point de vue tranche peut-être, mais c’est vraiment le bilan de ces trois jours. Heureusement, nous continuons à nous développer malgré tout », conclut Aurélyen, son fondateur.

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