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A Paris, les touristes font leurs emplettes en gardant un oeil sur la télé

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AFP
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10 nov. 2005

PARIS, 10 nov 2005 (AFP) - "On voit les images des émeutes en banlieue à la télé depuis l'hôtel, c'est effrayant!" s'exclament Masami et Ayumi, deux touristes japonaises au look bohême très étudié, en s'arrachant non sans mal à la contemplation des vitrines des Galeries Lafayette.


Des touristes devant une boutique de souvenirs à Paris
Photo : Pierre Andrieu

"Nos familles nous envoient beaucoup d'emails pour nous recommander d'être prudentes", racontent les deux jeunes filles de 21 ans, pour la première fois en vacances à Paris.

Des emails encore plus nombreux depuis qu'Ayumi a manqué de se faire voler son sac ("français", précise-t-elle, tout sourire, en exhibant le sigle d'un grand couturier) dans le métro. "Heureusement, les autres passagers se sont interposés!"

Les deux jeunes filles ne comptent pas pour autant renoncer à leur programme d'emplettes : "De toute façon, on savait déjà que la France était moins sûre que le Japon", lancent-elles avant de poursuivre leur tournée des grands magasins.

Plantée devant les vitrines flambant neuves du magasin Louis Vuitton des Champs Elysées, une touriste venue de Hong Kong se montre plus sereine.

"Bien sûr, j'ai vu des reportages sur ce qu'il se passe dans certains endroits, sur les incendies, cela a l'air sérieux", dit cette jeune femme d'une trentaine d'années, entre deux photographies de la devanture du magasin.

"Mais je suis déjà venue à Paris, et je pense que si l'on reste dans les zones touristiques, il n'y a pas de problème", affirme-t-elle, ajoutant que "la banlieue, c'est loin par là-bas". Et de faire un geste vague vers l'Arc de Triomphe.

Elle reconnaît seulement faire "un tout petit peu plus attention, surtout le soir."

"Nous, on évite de sortir après vingt-deux heures, à la nuit tombée on ne se sent pas trop en confiance", raconte non loin de là un couple de Brésiliens d'une cinquantaine d'années.

Bien emmitouflés dans leurs anoraks et équipés de solides chaussures de sport, ils braquent leur caméra digitale sur le magasin de luxe, pour le filmer sous tous les angles.

"Mon fils, qui habite en Allemagne, nous a appelés dès notre arrivée à Paris pour nous avertir de ce qui se passait, et on a regardé les informations télévisées à l'hôtel", raconte le mari, qui en est à son deuxième voyage dans la capitale française.

"Mais à la télévision, c'est toujours plus impressionnant qu'en vrai", affirme-t-il.

"Chez nous au Brésil, c'est bien plus violent et dangereux pour les touristes. En France et en Europe, on est quand même plus en sécurité," juge-t-il.

Au final, bien plus que les émeutes en banlieue, la grande déception des deux Brésiliens sera d'apprendre que le magasin La Samaritaine, qui figure en bonne place dans leur guide touristique, a fermé ses portes le 15 juin dernier.

Par Aurélia END

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