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27 avr. 2018
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Balenciaga et le Printemps s'excusent auprès des clients chinois après une altercation

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27 avr. 2018

Un incident au Printemps Haussmann à Paris, où des ressortissants Chinois auraient été violemment pris à partie par d'autres clients, a enflammé le web chinois, poussant le grand magasin et la marque de luxe Balenciaga, taxée de "discrimination" et visée par un appel au boycott, à présenter des excuses.


Capture d'écran de la page Printemps - Instagram


Des médias officiels chinois se sont faits l'écho de cette altercation entre clients rapportée sur la messagerie WeChat par un internaute témoin de la scène, et le sujet figurait vendredi matin parmi les sujets les plus discutés sur la populaire plateforme de microblogs Weibo.

D'après ce compte-rendu, repris par le quotidien étatique Global Times, une cliente chinoise qui faisait la queue mercredi au Printemps à l'entrée d'un espace Balenciaga s'est insurgée contre des personnes doublant la file d'attente, tandis que son fils venu à sa défense aurait été frappé à terre par celles-ci. Des médias chinois diffusaient une copie d'écran du message WeChat original, des photos et une vidéo censées montrer l'incident, images dont l'AFP n'a pu vérifier l'authenticité.

Des clients chinois qui s'indignaient de la scène auraient alors été priés par un employé de la marque "de quitter les lieux", selon la même source, tandis que la sécurité du grand magasin de son côté tentait de rétablir le calme en séparant les protagonistes. Une gestion de l'incident qui en revanche n'a pas calmé les esprits sur le web.

Ce récit a d'abord suscité un déluge de commentaires furieux sur Weibo, le "Twitter chinois", où des internautes dénoncent le "racisme" dont auraient été victimes les clients chinois, en faisant porter la responsabilité au grand magasin et à la marque dont la concession était le théâtre de l'incident. Se propageait ainsi un appel au boycott de Balenciaga.

"Les chaussures de Balenciaga sont belles, mais un tel épisode ouvre les yeux. #Boycott de Balenciaga qui discrimine les Chinois", notait un internaute dans un microblog typique. "Qu'est-ce qui vous donne ce sens de supériorité ? Est-ce que les Chinois ne gagnent pas assez d'argent ? Vous pouvez dire au revoir au marché chinois", fulminait un autre.

Dans la foulée, le déferlement d'accusations de racisme contre la griffe et l'enseigne se poursuivait également sur Instagram, notamment.

Face à ces réactions incendiaires, Balenciaga, marque du groupe de luxe Kering, et le Printemps ont présenté jeudi des excuses, en mandarin et en anglais, sur leurs comptes officiels Weibo respectifs. "Balenciaga regrette l'incident qui a eu lieu (mercredi) dans un grand magasin parisien", "s'excuse sincèrement auprès des clients affectés, et réaffirme son engagement de respecter chaque client de façon égale", a indiqué la marque de luxe.

"Nous regrettons profondément l'altercation (...), qui est en stricte contradiction avec l'expérience que nous nous engageons à proposer à nos clients", renchérissait le Printemps, offrant ses "excuses aux clients chinois impliqués" et promettant des "formations supplémentaires" pour ses employés pour gérer ce type de débordement.

Des communiqués qui peinaient à apaiser le courroux de nombre d'internautes: "Ces excuses n'ont rien de sincère", jugeait un microblog.

La clientèle chinoise, vaste et très dépensière, est cruciale pour l'industrie française du luxe, comme pour les grands magasins parisiens, très appréciés des touristes du géant asiatique. Régulièrement, les vols ou agressions subies par des ressortissants chinois à Paris font les gros titres de la presse locale et sont, de toute évidence, un sujet brûlant difficile à éteindre.

La rédaction avec AFP

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