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Paul Kaplan
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7 janv. 2018
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Ben Sherman et Henry Holland : une collaboration bien rythmée

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Paul Kaplan
Publié le
7 janv. 2018

Avant même que le premier mannequin soit monté sur le podium, le journal le plus lu de Londres, The Evening Standard, avait décrété que la collaboration entre Ben Sherman et Henry Holland était le défilé à ne pas manquer de la Semaine de la mode masculine de Londres.


Henry Holland en coulisses après le défilé de sa collection en collaboration avec Ben Sherman


Ce premier volet de deux collections capsule était en partie consacré aux grandes voix de la northern soul, mouvement musical né dans l'Angleterre des années 1970, qui a beaucoup inspiré la marque britannique.

Organisé dans une galerie longue de 100 mètres, sous les arcs en brique de la Somerset House, au bord de la Tamise, le défilé résonnait de rythmes soul ébouriffants, comme ceux du titre « I Really Love You », seul tube du groupe éphémère The Tomangoes. Une douzaine de spécialistes de la northern soul s'en donnaient d'ailleurs à coeur joie, s'abandonnant aux pas de boogy et de twist avant le début du défilé en lui-même - tous les danseurs et les mannequins avaient été sélectionnés par Henry Holland et le directeur artistique de Ben Sherman, Mark Williams.

Le slogan de la marque annonce « Ben Sherman 1963 Heart of Soul », en écho à ses origines profondément enracinées dans le mouvement de la northern soul, quand les jeunes Anglais se déhanchaient sur les classiques américains.
 
« La northern soul fait partie des références incontournables de Ben Sherman, même si nous ne voulions pas seulement ressasser le passé. Nous avons recyclé l'esthétique kitsch des années 1970 en la mélangeant à une attitude urbaine plus contemporaine », expliquait Mark Williams, originaire du Kent, comté du sud de l'Angleterre.

Le défilé comprenait 29 tenues : des Harrington jackets coupées courtes qui rappelaient le style de Steve McQueen, des pantalons de jogging rayés, des parkas « queue de pie » et des costumes à l'allure mod très racés. Sans oublier les motifs favoris d'Henry Holland : notamment un T-shirt « Night Owl » (« chouette nocturne ») emblématique de la northern soul, où la chouette était brodée en référence aux nuits endiablées passées à danser dans des repaires célèbres comme le Twisted Wheel et le Wigan Casino.

Le défilé avait lieu un mois après la nomination d'Henry Holland par le British Fashion Council dans la catégorie Meilleur jeune créateur de prêt-à-porter masculin. 

« J'adore revisiter des marques anglaises iconiques comme Ben Sherman », affirmait Henry Holland en coulisse, avec un fort accent du nord de l'Angleterre. Le designer est une personnalité très populaire de la scène londonienne depuis qu'il a attiré l'attention sur lui il y a plus de dix ans avec ses tops à messages, comme « I"ll Tell You Who's Boss, Kate Moss ! » (« Je vais te dire qui est le patron, Kate Moss ! »). 
 
Cette collection manifeste la nouvelle orientation adoptée par Ben Sherman depuis que la marque a été rachetée par le fonds de placement américain Marquee. Cette nouvelle direction consiste à la recentrer sur son ADN britannique et à puiser dans son passé pour la réinventer.

Les invités pouvaient aussi découvrir une exposition de photos noir et blanc de boîtes de nuit légendaires du mouvement northern soul et de ses représentants en train de danser dans des décors particulièrement opulents, comme la Blackpool Tower Ballroom.
 
« Je suis né à Ramsbottom, à côté de Manchester, mais mon père travaillait à Wigan, le coeur battant de la northern soul. Il dansait aussi, mais il était notaire et je serais étonné qu'il ait pris du speed pour tenir toute la nuit, comme la plupart de ses acolytes ! » plaisantait Henry Holland.

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