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9 avr. 2018
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Bleu de Chauffe : visite du nouvel atelier de la marque aveyronnaise

Publié le
9 avr. 2018

La vue est imprenable : le Viaduc de Millau à 180°. Etablis dans le parc d'activités Millau-Ouest, au numéro 1 de l'avenue du Viaduc, les nouveaux locaux de Bleu de Chauffe, que les employés ont investi en janvier 2018, ont opté pour une bâtisse en longueur dotée de larges fenêtres offrant un panorama incroyable sur ce pont à haubans conçu par Norman Foster.


Les nouveaux locaux de Bleu de Chauffe - DR


Au total, le site s’étend sur 1 000 mètres carrés, où se répartissent le stock des peaux et celui des produits finis, la gestion, les postes de découpes des matières et l’atelier de fabrication. Une salle commune pour les salariés, un vaste bureau et une salle de réunion viennent compléter ce tableau aveyronnais. L’espace, qui accueillera également une boutique dans quelques mois, est fonctionnel et lumineux. La présence de bois clair, à l’extérieur comme à l’intérieur, associé à une structure métallique peinte en noir apporte une vraie identité à ce bâtiment qui aurait sa place dans un magazine d’architecture.

« Avant, nous occupions une ancienne imprimerie dans le centre de la ville de Saint-Georges-de-Luzençon mais nous étions trop à l’étroit et l’espace manquait de lumière. La communauté de communes a construit, avec le soutien de la Région, un site juste à la lisière de la ville pour, non seulement conserver, mais développer l’activité locale. Nous avons pris un large terrain, 18 000 mètres carrés, pour garder la vue, un environnement agréable et éventuellement nous agrandir », expliquer Alexandre Rousseau, cofondateur de la marque.

Dans la maroquinerie, la peau est le nerf de la guerre. Ce n’est pas un hasard si les marques de luxe rachètent des tanneries. Maîtriser les ressources, aléatoires, en amont permet de limiter les prises de risques. De leur côté, les responsables de Bleu de Chauffe sont parvenus à tisser des liens étroits avec trois tanneries, Arnal près de Rodez, Valeix à Bédarieux dans l’Hérault et Masure dans le Nord. Ils ont su gagner leur confiance, les rassurer – en particulier durant les premières saisons - afin de collaborer au mieux à la conception des collections, au choix des qualités de peaux et à l’élaboration des teintures.

L'atelier : chaque artisan sait fabriquer un sac de A à Z - DR


Chez Bleu de Chauffe, 100% des cuirs sont passés par le tannage végétal : un tannage traditionnel bien plus qualitatif et écologique que le tannage au chrome très répandu dans le secteur, souvent sous-traité loin de nos frontières. La marque veille au traitement de l’eau utilisée pour le tannage. Ainsi, après usage, elle est décantée, retraitée et libérée dans la rivière aussi pure qu’à l’entrée.

Ici, l’organisation de la production est circulaire. La presse découpe des pans de peaux plus ou moins épais, plus ou moins rigides sous le regard aiguisé et les mains expertes d’un artisan qui utilise des emporte-pièces sur mesure. Cette étape précieuse doit permettre de limiter autant que possible les chutes. Il s’écoule au maximum trois semaines entre la coupe et la conception d’un sac. Une machine peut, si besoin, affiner l’épaisseur du cuir. La peau subit ensuite le parage, qui lui apporte du galbe.

Le sac postier dans le coloris pain brûlé, un classique du genre. - DR


L’atelier emploie une quinzaine de femmes et trois apprenties sur les vingt-six salariés que compte l’entreprise. Chacune maîtrise l’assemblage complet d’un sac et ses finitions. En fonction de leur expérience, elles peuvent s’atteler à la fabrication de sacs plus ou moins complexes. « Quelle que soit leur formation préalable, personne n’est vraiment opérationnel à l’arrivée dans l’atelier. Nous formons donc le personnel en interne pour que tout le monde puisse faire un sac de bout en bout. Il faut trois ans d’ancienneté pour maîtriser la production des sacs les plus complexes », indique Alexandre Rousseau aux côtés de Julien Hanchir, le chef d’atelier. Pour marquer le point final de la fabrication, chaque artisan date et signe de sa main une étiquette nichée dans le sac afin de personnaliser davantage ce bel ouvrage. La quasi-totalité des sacs sont cousus en piqué-retourné et les accessoires métalliques sont en laiton.

En ce mois d'avril, la phase de prototypage va commencer avec son lot d’essais, d’allers et retours et d’ajustements. Ensuite, la collection sera prête pour entamer la tournée des salons qui démarrent avec le point de convergence international de la mode masculine, le Pitti Uomo à Florence en juin.

La phase de montage : tous les sacs sont fabriqués à la main, en Aveyron. - DR


La marque propose environ 20 % de nouveautés chaque saison. Depuis son lancement, elle reste fidèle à son credo : réhabiliter les sacs de métier, véritable source d’inspiration pour les lignes comme pour les détails hyper-fonctionnels. Des sacs remis au goût d’un jour résolument sobre et contemporain.

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