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Cambodge : une nouvelle loi sur les syndicats ravive les tensions

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5 avr. 2016

Le parlement cambodgien a voté une loi controversée sur les syndicats, sans y apporter les changements demandés par les groupes de travailleurs et l'opposition, qui affirment que celle-ci est trop stricte et limite les droits des travailleurs.

Cette loi fait l'objet de contestations dans le pays, où l'industrie textile et de la chaussure, qui représente 4,4 milliards d'euros de revenus, est le principal employeur du pays et un pilier essentiel de l'économie. Les usines cambodgiennes produisent pour des grandes marques internationales comme Nike, H&M, Puma, M&S et Inditex.


Des travailleurs textiles au Cambodge - Business & Human Rights Resource Center


Parmi une centaine de manifestants, certains se sont affrontés aux gardes postés à l'entrée de l'Assemblée nationale, juste avant que la loi soit approuvée, et au moins deux activistes syndicaux ont été blessés.

L'ensemble des 67 députés du Cambodian People's Party (CPP) au pouvoir ont appuyé la loi, alors que les 31 députés d'opposition du Cambodia National Rescue Party (CNRP) ont voté contre.

« Nous sommes inquiets car (cette loi) affectera notre droit de grève. Ils (le gouvernement) s'immiscent dans notre travail, ils peuvent nous suspendre ou encore nous dissoudre », a ainsi déclaré Ath Thon, président de la Coalition des syndicats des travailleurs cambodgiens du textile.

La loi traite de la manière dont les syndicats peuvent être créés, gérés et dissous, et a été votée dans sa version d'origine, sans les changements demandés par les syndicats ainsi que par les groupes de défense des droits des travailleurs.

Les syndicats et le CNRP avaient demandé au Parlement de retirer de la loi les articles portant sur la suspension des syndicats ainsi que l'obligation qui leur est faite de présenter des rapports financiers.

Ath Thon a déclaré que les chefs de syndicats feraient pression pour la mise en place d'amendements, mais que de grands rassemblements ne sont pas prévus, ce en raison de la répression par les autorités et des épisodes de violence qui avaient émaillé les manifestations précédentes.

Le ministre du Travail, Ith Sam Heng, a pour sa part déclaré au Parlement que cette loi apporterait plus de stabilité et des investissements accrus.

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