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25 juil. 2016
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Charles Christory (Adictiz) : « Pokemon Go est une prise de conscience pour les commerces »

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25 juil. 2016

Pokemon Go a, avant même sa sortie, provoqué en France des attroupements de « chasseurs », suivant leurs radars à bestioles colorées jusqu’aux portes de commerçants surpris. Un phénomène suivi de près par Adictiz, société spécialisée dans le jeu marketing à destination des marques. Son PDG, Charles Christory, évoque pour FashionMag le potentiel pour les commerces en termes de génération de trafic. Mais aussi les limites du procédé s’il n’est pas rapidement industrialisé.
 

Charles Christory - Adictiz


FashionMag : Quel regard portez-vous sur les comportements provoqués et leur impact sur les commerces ?

 
Charles Christory : De manière aléatoire, il y a déjà des Pokemon et Pokestop (point de collecte d’objet, ndlr) dans certains commerces, et les gens s’y rendent naturellement pour en attraper. Et, ce qui est drôle, c’est que certains commerciaux se renseignent d’ores et déjà pour savoir comment attirer des Pokemons via des dispositifs d’appâts présents dans le jeu. Déjà, certains commerçants disent arriver à multiplier par trois ou quatre leur chiffre d’affaires. Notamment via des offres spéciales pour les « chasseurs », car il faut évidemment provoquer de la conversion derrière. Il y a aussi des choses amusantes comme ces packs dédiés lancés par Monoprix, avec des pansements et de la crème solaire, car le jeu pousse à marcher. Ce qui est assez marrant, c’est que nous évangélisons depuis des années les commerces en leur expliquant la force du jeu en tant qu’outil marketing. Et avec une puissance comme celle de Pokemon, cela illustre bien l’importance que cela peut prendre.

FM : Ce jeu pourrait-il donc changer la donne ?
 
CC : Pokemon Go est une prise de conscience pour les commerces. Il souligne ce que nous faisons de longue date : nous amenons au travers de jeux un trafic important vers un grand nombre d’enseignes. Des enseignes qui étaient jusque-là plus ou moins réceptives à ce type de média. De fait, Pokemon aide à faire entrer dans les mœurs et esprits des « marketeux » que le jeu est un levier puissant pour générer du business, de par l’implication qu’il induit. La question derrière est de savoir comment s’intégrer au jeu Pokemon lui-même. Les créateurs du jeu n’ont pas encore ouvert d’API (une interface de programmation applicative, souvent désignée par le terme API pour Application Programming Interface ndlr) qui permettrait de rajouter directement des fonctionnalités supplémentaires pouvant intégrer directement ces fonctions marketing. Et ce n’est d’ailleurs pas certains qu’une API s’ouvre.

FM : Ce mode de jeu et le trafic qu’il génère pourrait donc ne pas perdurer ?
 
CC : Quand on prend du recul, on réalise que l’important ici est l’industrialisation du modèle. Ce qu’on voit là, c’est un feu de paille qui va sans doute durer un moment. Peut-être que cela se fera cependant sur d’autres licences. J’ai lu des choses comme quoi Game of Thrones préparerait son propre jeu. La question est de savoir comment une marque pourrait s’approprier le principe. Car une marque ne peut pas se permettre d’attendre que quelqu’un d’autre le fasse. Il faut pour cela avoir les bons outils. Si on n’industrialise pas le concept et ses applications, on n’arrivera pas à en faire un média puissant et cela se limitera à un « one shot ».

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