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Marguerite Capelle
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24 sept. 2018
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Christian Dior danse sur la musique des vêtements

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Marguerite Capelle
Publié le
24 sept. 2018

On hésitera peut-être à le dire à nos amis de Londres, Milan et New York, mais après un seul défilé à Paris et le spectacle particulièrement brillant offert par Christian Dior, selon l’aveu général, on a l’impression d’avoir passé un sacré palier, à la fois en termes de qualité et de mode.

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Christian Dior - printemps-été 2019 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Inspiré par les grandes danseuses contemporaines et du passé (comme Isadora Duncan ou Pina Bausch), ce défilé était centré autour d’une pièce diabolique et entraînante dansée par la troupe de la chorégraphe israélienne Sharon Eyal.

Galvanisés par le DJ techno Ori Lichtik, les danseurs tournoyaient, pivotaient et gesticulaient avec abandon, tandis que les mannequins défilaient presque solennellement.

Dans les faits, la danse détournait parfois l’attention des vêtements, ce qui est un tout petit peu dommage, car c’était la plus puissante des déclarations de mode délivrées par Maria Grazia Chiuri chez Dior à ce jour.

Elle a retravaillé beaucoup de ses pièces de choix : des robes de déesses grecques, des vestes Bar en quantité, des tenues du soir à demi-transparentes et des jupes longues.

Mais elle a emmené le tout dans une nouvelle direction avec des motifs kaléidoscopiques tels ces pétales terreux, et des couleurs estompées ondoyantes. Et ses Bars en version poids plume ressemblaient vraiment à des must have.

Autre témoin de l’envergure qu’elle est en train d’acquérir, toute cette idée à base de jupes résille portées sur des leggings qu’elle a inventée était présente de façon visible dans de nombreux défilés à Milan ou New York. Avec en plus toute une série de sacs à main portés par-dessus l’épaule façon bandit mexicain, qui à coup sûr trôneront bientôt en tête des ventes.


Christian Dior - Printemps-été 2019 - Paris - PixelFormula


« Eh oui, ça c’était beau ! » s’est exclamé Bernard Arnault, le président de LVMH, propriétaire de Dior, dans les coulisses, tandis que sa femme et deux de ses fils posaient avec Maria Grazia Chiuri.

D’autre part, après plusieurs défilés de mode féministes chez Dior, qui avaient parfois des relents de prêchi-prêcha, c’était formidable de voir un message purement artistique sur le mouvement et le pouvoir libérateur de la danse.

« L’expérience de la danse, dans sa vérité la plus intime, le fait que cela reste un moyen d’expression universel… tout cela a stimulé mon imaginaire », expliquait la créatrice.

Cette Italienne a commencé son lundi avec de nouvelles rumeurs selon lesquelles son mandat chez Dior serait sur le point de s’achever. Mais après ce défilé audacieux et souvent splendide, beaucoup ont quitté la tente géante installée sur l’hippodrome de Longchamp pour le spectacle en affirmant que si préavis de licenciement il y a, on ferait mieux de le réduire en miettes. C’est dire à quel point ce défilé était bon.

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