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Marguerite Capelle
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28 sept. 2017
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De l'assurance et de la décontraction chez Chloé

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Marguerite Capelle
Publié le
28 sept. 2017

On avait l'impression d'être un figurant dans Blade Runner, à essayer de se frayer un chemin, au milieu des piétons à l'heure de pointe et sous une averse, pour pénétrer dans le siège social de Chloé, ce jeudi matin parisien humide. Mais une fois à l'intérieur, c'était une véritable oasis d'où émanait une assurance tranquille. 

Chloé - printemps-été 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Tous les rédacteurs influents dans le domaine de la mode sont venus à ce défilé programmé à 9h du matin pour assister aux débuts plein d'assurance de Natacha Ramsay-Levi pour la maison Chloé.

Les créateurs se laissent parfois enfermer dans une dévotion servile aux codes de la maison. Mais pour Natacha Ramsay-Levi, ces derniers sont clairement sources de force. On sentait des éléments inspirés par les nombreux formidables créateurs qui l'ont précédée chez Chloé (Karl Lagerfeld, Martine Sitbon, Stella McCartney et par-dessus tout la fondatrice, Gaby Aghion) dans cette collection, mais toujours réinterprétés à la façon de la nouvelle arrivante.

Les coupes de Natacha Ramsay-Levi sont nettes et les silhouettes minces, mais ses pièces parviennent tout de même à dégager de la fluidité : qu'il s'agisse des ravissantes robes paysannes à épaulettes en dentelle rigide ou des robes d'été arborant d'intrigants imprimés de pétales et de fleurs écloses. Ses plus jolies créations étaient les excellentes robes du soir réalisées dans un mélange parfaitement étudié de dentelle, soie écaille de serpent et monochromes audacieux. Le tout complété par de superbes bottes de cow-boys revisitées et retaillées, en peau de serpent.


Chloé - printemps-été 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Les mêmes matières étaient reprises dans des mini-robes plein d'entrain. Natacha Ramsay-Levi a également imaginé quelques superbes tailleurs en velours, dont plusieurs versions portaient la signature emblématique de Chloé (un minuscule cheval en train de caracoler), du dernier chic. De même que de très beaux manteaux masculins à quatre boutons en cuir, dont l'aspect lustré soulignait l'atmosphère très 70's de cette collection.

« Très chic, fluide, mais puissant. J'ai beaucoup aimé », s'enthousiasmait Martine Sitbon.

Rien de terriblement révolutionnaire non plus : ce n'était pas ce qu'on appelle un événement en termes de mode. Mais ce n'est pas ce que l'on attend de Chloé, une maison fondée par Gaby Aghion pour habiller les femmes et démocratiser la mode.

« J'ai commencé par fouiller dans les archives. Je voulais vraiment exprimer tout mon amour pour Chloé : tous ses créateurs différents, sans faire de hiérarchie. Gaby avait cette générosité qui la poussait à dénicher des créateurs et à leur offrir cette opportunité. Avant l'arrivée de Karl, elle a travaillé avec beaucoup de créateurs et je n'avais pas envie de trahir cet esprit. Pour moi, la mode est une façon d'exprimer sa personnalité. On s'habille pour entretenir un dialogue avec le monde, pour se donner de l'assurance et de la force. Et je trouve de façon générale que les femmes sont fortes, et je voulais que ces vêtements l'expriment », expliquait la créatrice, qui a rejoint la maison après avoir passé 15 ans aux côtés de Nicolas Ghesquière, pour finir au poste de directrice de la création à son service, chez Louis Vuitton.

Chloé - printemps-été 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Cette collection montrait d'ailleurs aussi l'influence qu'elle a pu avoir chez Louis Vuitton, vu les similitudes frappantes en termes de silhouettes et de palettes de couleurs, et de façon plus générale, l'atmosphère typiquement parisienne. Mais les modèles Chloé étaient beaucoup plus faciles à porter et beaucoup moins androgynes (et très franchement, ils n'en étaient que meilleurs). En un mot, c'est un vrai succès en termes de cool et de potentiel commercial.

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