Dries Van Noten s'offre un défilé libérateur

Dries Van Noten a présenté une collection masculine libérée en termes de proportions, de silhouettes et d'imprimés - dans les anciens locaux du fameux quotidien Libération.

Le défilé était divisé en deux parties : l'ouverture d'abord, composée d'une vingtaine de tenues monochromes, aux coloris choisis sur une belle palette ocre, terracotta, vert estival et sable. Puis le créateur belge a sorti l'artillerie lourde, avec ses motifs cachemire fantastiques, ses jacquards incroyables et ses imprimés étranges de fleurs séchées.

Dries Van Noten est l'un des rares créateurs qui réussissent à concilier succès critique et commercial. Comment s'y prend-il ? Le défilé, comme les précédents, était un tour de force. Ses à-côtés aussi : Dries Van Noten sait prendre soin de son public - acheteurs, journalistes, influenceurs... À l'étage du dessus, on leur distribuait de l'eau fraîche, des alcools légers, des sandwichs et des chips. Quel autre créateur se donne tout ce mal ? 

Dans une saison marquée par l'exagération des volumes, Dries Van Noten a lui aussi augmenté ses proportions, notamment avec une nouvelle forme de manteau et de veste qui enveloppait les modèles hirsutes du défilé.

« Plus large, mais pas excessif non plus. Enveloppant », a-t-il précisé, comme pour marquer une distance entre son style et la tendance actuelle - et obsessionnelle - pour les proportions exagérées, représentée notamment par Demna Gvasalia chez Vetements et Balenciaga.

Au-delà de ça, il y avait quelque chose d'une fête pendant ce défilé, où pratiquement tous les invités se sont réunis pour profiter du fameux toit-terrasse panoramique.
 
« Il y a une bonne ambiance à Paris. Je voulais changer de coloris, voir jusqu'où je pourrais pousser mon exploration des couleurs pour les hommes. Une palette de couleurs qui pourrait intéresser même l'obsédé du bleu marine que je suis », remarquait en souriant Dries Van Noten, pendant que le soleil se retirait doucement derrière les gratte-ciel de La Défense.