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Emmanuel Pradère (Experienced Capital Partners) : "Sessùn n’est pas une marque prétentieuse"

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2 juin 2017

La griffe féminine Sessùn a finalement choisi un partenaire. Après 22 ans d’autofinancement, la marque haut de gamme marseillaise vient de faire entrer Experienced Capital Partners à son capital, à hauteur de 43 %. Des renforts qui vont permettre à Sessùn et sa fondatrice Emma François de passer à une nouvelle étape de développement, à l’heure où la marque a franchi le cap des 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un chiffre qui pourrait être multiplié par quatre en quelques années à en croire les ambitions des nouveaux investisseurs.


Emmanuel Pradère - EXCP

 
Pour le fonds créé en janvier 2016 par Frédéric Biousse, Elie Kouby et Emmanuel Pradère, c’est une nouvelle belle prise dans le segment qui l’intéresse : le premium, dit luxe accessible. Avant Sessùn ce 30 mai, EXCP (qui dispose de 78 millions d’euros de fonds), avait déjà investi dans Balibaris, Soeur, Maison Standards, Le Slip Français, Figaret et Jimmy Fairly. Emmanuel Pradère, directeur général du fonds, livre à FashionNetwork Premium ses impressions et ses projections sur ce mariage avec Sessùn.
 
Fashion Network : Quelles raisons vous ont poussé à vous tourner vers Sessùn ?

Emmanuel Pradère : Nous trouvons que c’est une très belle marque ! Elle existe depuis plus de vingt ans et a réussi à créer son univers propre, assez romantique. Mais un romantisme épuré, ce n’est pas une marque prétentieuse. Sa clientèle est fidèle et elle a su garder un côté accessible, d’abord dans la proximité et la simplicité, mais aussi dans ses prix. Elle correspond à l’univers qui nous intéresse, le premium, mais contrairement à d’autres acteurs de ce segment qui ont beaucoup augmenté leurs prix, comme The Kooples et Zadig & Voltaire par exemple, Sessùn est restée plus abordable. Ce qui la situe aujourd’hui environ 20 % en dessous de ses concurrents en termes de prix. Elle a de plus réussi à mettre en place une organisation assez rentable, elle n’a pas de dettes puisqu’elle s’est autofinancée jusque-là.
 
FNW : La fondatrice Emma François reste la principale actionnaire ?

EP :
Tout à fait, à hauteur de 57 %. Elle en reste la dirigeante également. Elle fait aussi partie des raisons qui nous ont fait investir dans cette marque. Nous l’apprécions beaucoup et elle porte de belles ambitions pour Sessùn.
 
FNW : Quelles sont ces ambitions justement ? Quels axes avez-vous identifié avec elle ?

EP : D’abord, nous allons développer un réseau retail plus dense. La marque a commencé à s’implanter en France et à l’étranger (respectivement 9 et 3 boutiques, ndlr). Nous allons continuer dans ce sens. Elle a déjà mis un pied à l’international, avec une belle représentation dans 800 points de vente. Elle est appréciée et reconnue à l’étranger. Nous devons désormais analyser marché par marché pour voir sur lesquels nous démarrons un déploiement retail, en corners dans les department stores et en magasins en propre.

L’autre levier sera évidemment le digital. Aujourd’hui il y a un site marchand, mais il ne participe que faiblement au chiffre d’affaires. Je pense qu’il a le potentiel pour peser entre 15 et 20 % des ventes. Et il y a encore un dernier point : Sessùn a un univers très complet, avec les lancements de lignes mariage et maison notamment. C’est une vraie marque lifestyle qui a la capacité de développer son univers sur d’autres catégories.
 
FNW : La stratégie digitale passera-t-elle par le lancement d’un nouveau site ?

EP :
On ne peut pas encore le dire, c’est à définir avec Emma François… Une chose est sûre, c’est que c’est incontournable de développer ce segment. Notre expérience avec les autres marques du fonds montre que le digital ne dessert pas le retail. Si l’on dégage une croissance de 300 % sur le digital, cela n’empêche pas une progression à deux chiffres en comparable sur le retail.
 
FNW : Sessùn est une belle opération, allez-vous vous arrêter là pour cette année ou prévoyez-vous d’autres nouvelles participations ?

EP : Il y a d’autres discussions en cours en effet. Il y a des sujets qu’on étudie, d’autres pour lesquels on nous a sollicités… Je pense qu’il y aura d’autres choses à évoquer d’ici la fin de l’année !

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