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Clémentine Martin
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22 juin 2018
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John Galliano travaille le biais et le sur-mesure pour Maison Margiela Artisanal

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Clémentine Martin
Publié le
22 juin 2018

Présentée par John Galliano vendredi matin, cette collection pour homme Maison Margiela Artisanal, d’une perversité subtile et aux finitions léchées, reprend tous les éléments classiques d’une garde-robe féminine. Il s’agit de la première collection « couture » de la maison pour les gentlemen et dandys.


Maison Margiela - printemps-été 2019 - Menswear - Paris - © PixelFormula


« Une nouvelle masculinité à travers la féminité et les coupes », décrit John Galliano dans un podcast envoyé par e-mail à tous les journalistes avant le défilé. Comme à chaque fois depuis son entrée chez Margiela, le couturier britannique n’est pas venu saluer à la fin du défilé.
 
Corsets, talons hauts, résilles dans les cheveux, écharpes voilées et leggings font partie des nombreux éléments féminins de cette présentation plutôt révolutionnaire. Mais le détail le plus important reste la coupe dans le biais. Une technique affectionnée par John Galliano et employée ici pour renouveler l’imaginaire de la silhouette et de l’attitude dans cette collection printemps 2019.

« Le paysage changeant de la mode homme et les nouvelles énergies des différentes maisons m’ont vraiment enthousiasmé. J’ai donc voulu centrer Artisanal sur ces deux concepts… Les lignes directrices des silhouettes sont le tailleur et la coupe dans le biais. C’est ce que je voulais explorer plus profondément pour les hommes », explique John Galliano, alors que l’on entend en arrière-plan un bruit de touches de clavier frénétiquement pressées.
 
Le reste de la collection prêt-à-porter pour homme sera présenté lors d’un défilé partagé avec la femme en septembre pendant la saison du prêt-à-porter à Paris.
 
Les équipes arrosaient avec soin le jardin du quartier général de la marque, dans le nord de Paris, où le défilé avait lieu. On retiendra la cape en tweed portée avec un pantalon seconde peau et des bottes à talon très féminines, le pantalon plissé à motif pied-de-poule avec un top en résille transparent et une écharpe de femme et la brillante veste en jean ornée de plumes, en jacquard doré digne d’un roi aztèque, avec des bottes de cow-boy assorties et un jean skinny rose.
 
Les premières photos d’Humphrey Bogart haussant les épaules ont aussi inspiré la collection. On imagine cependant difficilement l’acteur adopter la coupe de cheveux des mannequins. La plupart de ceux qui défilaient arboraient des coupes façon épi de maïs couleur or métallisé, bleu et rouge primaire, qui rappelaient les grosses échardes en plastique rouge composant l’arrière-plan du jardin.
 
John Galliano a aussi fait défiler de superbes manteaux de bandit de grand chemin et de beaux costumes à carreaux, coupés dans le biais pour une fluidité drapée, avec des bottes de cow-boy également dorées. Peu d’hommes oseront porter le legging turquoise en PVC ou le corset de bondage associé au pantalon de gigolo, mais les images sont magnifiques et rappellent que le sur-mesure est la plus belle forme d’expression de la mode masculine.
 
« Je voulais travailler un vocabulaire de matières complètement nouveau. Mes crêpes de satin préférées, les tweeds coupés dans le biais pour le jour, confectionnés et spécialement adaptés pour vous », souligne John Galliano, évoquant son amour de longue date pour le biais, apparu dès 1986 dans sa collection Fallen Angels. Les débuts de l’aventure stylistique de John Galliano, qui continue aujourd'hui avec ce défilé.

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