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L'AMF met François Pinault sous pression dans le dossier Suez

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4 janv. 2007

PARIS, 4 jan 2007 (AFP) - L'homme d'affaires François Pinault était sous pression jeudi 4 janvier après la décision la veille de l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui l'a sommé de dévoiler ses intentions sur Suez, considérant qu'il préparait une offre sur le groupe d'énergie et d'environnement.


Francois Pinault (droite) et Jean-Jacques Aillagon devant le Palazzo Grassi le 27 avril 2006 à Venise
Photo : Michele Crosera/AFP

L'AMF a indiqué que la holding de la famille Pinault, Artémis, avait confirmé "l'existence, fut-elle très préliminaire, d'un projet relatif au groupe Suez".

L'AMF a considéré qu'Artémis s'était placée dans le cadre d'une déclaration d'intention de déposer un projet d'offre et lui fixera mardi la date à laquelle elle devra préciser ses intentions.

La holding devra, dans ce délai, soit déposer un projet d'offre sur Suez, soit publier un communiqué détaillant les caractéristiques du projet.

Artémis pourra aussi déclarer ne pas avoir l'intention de déposer un projet d'offre, ce qui lui interdirait de lancer une OPA sur Suez pendant six mois, sauf si la situation de Suez change, selon la nouvelle réglementation sur les OPA.

Artémis et Suez n'ont pas souhaité commenter cette décision.

Pour sa part, la présidente de l'Association des actionnaires minoritaires (Adam), Colette Neuville, a demandé à l'AMF l'ouverture d'une enquête "pour savoir si les rumeurs" d'OPA de Pinault "ne viennent pas d'une manipulation" de cours.

Sommée par l'AMF de se déclarer, Artémis avait botté en touche mardi "en indiquant que toutes les options restaient ouvertes" concernant une éventuelle offre.

La question reste maintenant de savoir quel délai l'AMF donnera à François Pinault pour se déclarer.

Selon une source proche du dossier, "cela n'aura de sens que si ce délai est court". Le système britannique du 'takeover panel', dont l'AMF s'est inspiré, accorde ainsi à l'initiateur présumé un délai d'un mois pour se déclarer.

François Pinault devrait donc être forcé de sortir du bois rapidement, quel que soit le stade de préparation de son projet sur Suez, valorisé autour de 50 milliards d'euros en Bourse.

L'opération est délicate en raison de sa dimension politique, alors que le gouvernement a réitéré son soutien au projet de fusion entre Suez et GDF.

Le projet Suez-GDF est "stratégique pour la France et l'Europe", a réaffirmé jeudi le président Jacques Chirac, fustigeant les "calculs à courte vue".

Par ailleurs, François Pinault ne serait pas prêt à se lancer dans une opération hostile sans être sûr qu'il ne se fera pas souffler la mise par un "chevalier blanc".

Il devrait aussi certainement s'assurer du soutien du financier belge Albert Frère, premier actionnaire de Suez avec 8 % du capital, et associé dans plusieurs affaires au grand rival de M. Pinault, le PDG de LVMH Bernard Arnault.

Selon l'hebdomadaire Marianne, MM. Arnault et Frère pourraient préparer ensemble une offre sur Suez, avec l'appui du ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton.

Le ministère de l'Economie a qualifié cette rumeur de "fantaisiste", tandis que le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) d'Albert Frère s'est refusé à tout commentaire et le porte-parole de Bernard Arnault l'a jugée "abracadabrantesque".

Par Sophie LAUBIE

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