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LVMH et Morgan Stanley s'opposent devant la cour d'appel de Paris

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31 mars 2006

PARIS, 31 mars 2006 (AFP) - Le groupe de luxe LVMH et la banque d'affaires anglo-saxonne Morgan Stanley se sont retrouvés vendredi devant la cour d'appel de Paris qui doit statuer sur un jugement de première instance ayant condamné la banque à verser 30 millions d'euros au groupe français.


Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, aanonce lors d'une conférence de presse les résultats financiers du groupe le 2 mars 2006, à Paris
Photo : Damien Meyer/AFP

Le 12 janvier 2004, le tribunal de commerce de Paris a condamné Morgan Stanley à verser cette somme à LVMH pour lui avoir causé un "préjudice considérable" dans ses analyses financières entre 1999 et 2002.

Le groupe de luxe reproche à la banque son "intention délibérée, en tant que partenaire stratégique de Gucci (concurrent de LVMH), d'émettre des opinions biaisées sur le groupe français du luxe, afin d'avantager son client".

"En abaissant LVMH, la banque revalorisait Gucci aux yeux du marché", relève le groupe français dans une synthèse de ses conclusions devant la cour.

Il met ainsi en cause un conflit d'intérêt entre les fonctions de banque d'affaires et celles d'analyste financier, assumées par un même opérateur, en l'occurrence Morgan Stanley.

Vendredi matin, le président de la 15e chambre de la cour d'appel, Patrick Henri-Bonniot, a rappelé le jugement rendu en première instance et présenté les arguments des deux parties en présence.

Trois points essentiels sont visés par LVMH, a-t-il expliqué.

Tout d'abord, le groupe reproche une notation tronquée de ses performances après la publication de son chiffre d'affaires semestriel, le 17 juillet 2002. Cette notation aurait eu pour effet de contraindre le groupe de luxe à renoncer à l'émission d'obligations échangeables, lui causant un préjudice qu'il évalue à 106,9 millions d'euros.

LVMH accuse également Morgan Stanley d'avoir injustement insisté dans ses avis sur l'arrivée à maturité de Louis Vuitton, la marque phare du groupe, et d'avoir exagérément souligné la sensibilité de l'activité de la marque au cours du yen.

Pour l'ensemble de ces raisons, le groupe a chiffré son préjudice global, tant sur le plan moral (atteinte à son image) que sur le plan matériel, à environ 155 millions d'euros.

De son côté, Morgan Stanley met en avant la liberté d'opinion de l'analyste et conteste tout dénigrement. La banque souhaite que la cour infirme le premier jugement et condamne LVMH à lui verser 10 millions d'euros, notamment pour procédure abusive.

Le parquet général s'est rangé du côté de LVMH en souhaitant la confirmation du jugement du tribunal de commerce et la condamnation de Morgan Stanley à réparer le préjudice matériel du groupe.

Le procès doit se poursuivre toute la journée. La décision de la cour sur ce litige ne devrait être connue que dans plusieurs semaines.

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