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Le Cambodge vote une loi controversée sur les syndicats

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4 avr. 2016

Le Cambodge a adopté lundi un projet de loi controversé réglementant les syndicats, dénoncé par ces derniers comme une « restriction des droits », les employeurs pouvant désormais demander notamment la dissolution d'une organisation syndicale.


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Deux militants syndicaux ont été blessés lors d'échauffourées avec les forces de l'ordre devant le Parlement.

Le projet de loi doit encore être approuvé par le Sénat mais cette assemblée étant dominé par le parti au pouvoir, le vote ne sera qu'une formalité. Le gouvernement du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis plus de 30 ans, affirme que cette loi va permettre de réglementer les 3.400 syndicats du pays.

« Le gouvernement veut restreindre nos droits », a dénoncé Ath Thorn, président de la confédération des travailleurs des industries textiles. Le secteur, qui représente une ressource importante pour ce pays d'Asie du sud-est, emploie quelque 700.000 ouvriers qui fabriquent des vêtements pour des marques comme Gap, Nike et H&M.

« La loi va limiter notre travail puisque les employeurs peuvent demander la dissolution de syndicats ou trouver des moyens pour empêcher les syndicats de protester », a-t-il ajouté.

Les défenseurs des droits de l'Homme dénoncent ces attaques du droit syndical dans un pays où les conditions de travail restent très dures pour les ouvriers.

Dans les usines textile notamment, les phénomènes d'évanouissements collectifs sont très fréquents en raison des conditions de travail, de la mauvaise ventilation et de l'exposition à des produits chimiques nocifs.

Hun Sen, qui gouverne le Cambodge depuis 1985 et accusé par l'opposition d'avoir volé les dernières élections de 2013, tolère peu la dissidence et a souvent été en conflit avec les syndicats.

Les influents propriétaires des usines textiles du pays ont clairement fait savoir qu'ils souhaitaient limiter le nombre de syndicats, une entrave, selon eux, pour ce secteur lucratif.

Lundi, Hun Sen a par ailleurs procédé à un remaniement de son gouvernement, un bouleversement rare pour préparer les prochaines élections qui se tiendront en 2018, d'après les analystes.

Le Premier ministre cambodgien s'est notamment séparé de son ministre des Affaires étrangères, Hor Namhong, un allié de longue date en poste depuis 18 ans.

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