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31 oct. 2015
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Le luxe face à la recomposition permanente du marché

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31 oct. 2015

La hausse du dollar, la crise boursière en Chine, la baisse du prix du pétrole… Autant d’éléments qui ont contribué à brasser une fois de plus les cartes du marché mondial du luxe, selon la photographie prise par la Fondation Altagamma et le cabinet Bain & Company. Un marché en ralentissement (+1 à 2 % à taux de change constant) estimé à 253 milliards d’euros pour 2015, d’après le rapport.

Le marché mondial du luxe en 2015 - Fondation Altagamma - Bain & Company.


Alors que l’économie est en pleine relance depuis un an aux Etats-Unis et que les marques investissent en masse sur ce marché, le « super dollar » a mis un frein à la reprise. « En ce qui concerne le segment du luxe, il y a eu un net refroidissement. La forte hausse du dollar a fait fuir les touristes chinois. Même les consommateurs américains sont venus acheter les produits de luxe en Europe pour bénéficier d’une devise plus favorable », indique Claudia D’Arpizio, partenaire de Bain & Company et auteur de l’étude.  

En 2015, les Etats-Unis, premier marché mondial du luxe à 85 milliards d’euros, enregistreront une croissance zéro (+18 % à taux de change courant). « On n’est pas loin de la crise de 2009 avec des grands magasins déserts poussés à ouvrir des outlets et multiplier les promotions. Le consommateur américain réagit très bien aux nouveautés, mais il est sophistiqué et a besoin d’être constamment stimulé », souligne l’analyste.

Autre impact négatif inattendu sur ce marché, celui de la crise boursière chinoise. « Cela n’a pas touché l’économie réelle chinoise, mais l’onde qui s’est propagée sur la Bourse américaine a eu un fort impact médiatique, faisant chuter la confiance des consommateurs aux États-Unis », explique Claudia D’Arpizio.

L’autre élément à surveiller de près est celui de la demande chinoise en matière de luxe. « Cette année encore, la grande locomotive du marché du luxe reste la consommation chinoise. Près d’un tiers (31 %) des biens de luxe dans le monde sont achetés par les Chinois », rappelle l’analyste.

Foto: Corbis


Or le gouvernement chinois multiplie les mesures pour ramener ces flux vers son marché interne. Les nouvelles règles renforçant les critères requis pour l’obtention d’un visa, avec des délais plus longs et la prise des 10 empreintes digitales, vont dans ce sens.

Dans ce nouvel échiquier géographique fluctuant, où la quête du meilleur prix est devenue un levier déterminant, de nouveaux pays sont parvenus à attirer la riche clientèle chinoise outre le Japon et la Corée du Sud : la Russie, la Thaïlande ou encore l’Australie « devenue destination clé pour les touristes, mais aussi pour les expatriés et les étudiants chinois ».

Quant à la nouvelle frontière du Web, elle représente désormais 7 % de l’ensemble du marché mondial du luxe, à 16,8 milliards d’euros, enregistrant une croissance de 40 % entre 2012 et 2015.

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