Le patron de Cartier veut recentrer la marque sur son coeur de métier

Le nouveau patron de la maison de joaillerie Cartier, propriété du groupe suisse Richemont, veut recentrer la marque sur son coeur de métier, a-t-il expliqué au journal suisse Le Temps, face aux turbulences dans le secteur de l'horlogerie.

« Ces dernières année, Cartier a voulu être partout: à la fois dans l'horlogerie féminine et masculine, par exemple, ou en termes de positionnement technique », a expliqué Cyrille Vigneron, qui a repris les commandes de cette griffe début janvier.

« Certaines montres, je ne dirai pas lesquelles, n'étaient pas assez Cartier. Et je crois que, si l'on veut être sur tous les fronts, on finit par être confus », a-t-il affirmé dans les colonnes du quotidien suisse.

Cyrille Vigneron entend « redéfinir et clarifier la ligne directrice » de la marque, proposant notamment de réinterpréter des modèles qui ont traversé le temps, citant en exemple la montre Tank, une des icônes horlogères de Cartier.

L'horlogerie suisse a connu une phase d'expansion spectaculaire malgré la crise financière, grâce à l'appétit des consommateurs chinois pour les produits de luxe.

Mais les nuages se sont accumulés depuis la mise en place de mesures de lutte contre la corruption en Chine et la « Révolution des parapluies » à Hong Kong qui avait fait fuir les touristes chinois.

L'an passé, les exportations horlogères suisses se sont contractées de 3,3 %, reculant pour la première fois depuis 2009, selon les statistiques de la fédération horlogère.

Dans ce contexte, Richemont a supprimé quelque 500 postes en Suisse en un an à l'échelle du groupe, 400 étant liés à des départs, les licenciements ayant été ramenés à une centaine après négociations avec les syndicats.

Si Cartier faisait partie des marques visées par ces mesures, il n'envisage plus de licenciements supplémentaires. «
La restructuration est terminée », a affirmé Cyrille Vigneron.

La marque doit toujours faire face au choc sur Hong Kong, mais les ventes progressent sur le continent chinois, a-t-il détaillé. L'économie traverse également quelques turbulences « dont nous ne sous-estimons pas l'impact », a-t-il reconnu, tout en considérant qu'il ne s'agissait que d'une « phase de transition ». « La richesse globale progresse et nos perspectives à long terme sont très bonnes », a-t-il jugé.