Par
AFP
Publié le
13 déc. 2013
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Le rêve de Marlon Brando: un hôtel de luxe écolo sur un atoll désert

Par
AFP
Publié le
13 déc. 2013

PAPEETE (France), 13 déc 2013 (AFP) - Après deux ans de travaux et 100 millions d'euros, le rêve de Marlon Brando prend corps: un hôtel de luxe écologique va bientôt ouvrir ses portes sur son atoll inhabité de Tetiaroa, en Polynésie française.


L'acteur américain, mort en 2004, était fasciné par la Polynésie, où il avait tourné l'un de ses films, "Les révoltés du Bounty" (1962). Il avait acheté l'atoll de Tetiaroa, au Nord de Tahiti, et y avait bâti un petit hôtel, qui a depuis été fermé. La société Tahiti Beachcomber loue les 78 hectares du motu (îlot, en tahitien) Onetahi aux héritiers de Marlon Brando. Selon cette société spécialisée dans l'hôtellerie haut de gamme, le "Brando" sera un hôtel "100% écolo", comme le souhaitait l'acteur.

La climatisation, par exemple, sera assurée par un procédé déjà éprouvé dans un autre hôtel du groupe, à Bora Bora : le SWAC (See Water Air Conditioning).

Le principe est de puiser de l'eau de mer à un peu plus de 900 mètres de profondeur, pour la remonter à la surface. La température basse de ces eaux profondes (4°C) permet de refroidir un autre circuit d'eau en surface, avec un impact très faible sur l'environnement.

En dehors de la climatisation, les besoins énergétiques de l'hôtel seront couverts par des centaines de panneaux solaires, et par un groupe électrogène fonctionnant à l'huile de noix de coco, produite en Polynésie. Un osmoseur permettra de disposer d'eau potable, et les déchets seront réacheminés vers Tahiti, principale île de la Polynésie française.

"Dans la construction, on prend des aito, qui sont des espèces invasives qui prennent le dessus sur la végétation endémique, on prend aussi du bois de forêt d'origine certifiée, renouvelée durablement", a souligné à l'AFP Laurent Darcy, directeur en charge des projets spéciaux du groupe Pacific Beachcomber, dont la société Tahiti Beachcomber est une émanation.

Chef étoilé et recherche scientifique

"On s'interdit le recours à certains matériaux, comme des colles ou des solvants, on est en autonomie énergétique : tout cela est fait pour avoir un impact sur l'environnement très minimal", a assuré Laurent Darcy. Depuis deux ans, l'atoll s'est peuplé de quelques 300 ouvriers, qui devraient achever l'hôtel au premier semestre 2014.

Il pourrait ouvrir en mai pour une phase de test, et accueillir ses premiers clients en juillet. Ils devront débourser 3.000 euros par nuit pour une "villa", un bungalow de grand luxe équipé d'une piscine, d'une baignoire en terrasse et d'une vue sur un lagon turquoise.

Ceux qui viennent en famille préfèreront sans doute les villas à plusieurs chambres, dont la plus grande sera proposée à environ 8.000 euros la nuit.

A ce prix-là, tout est inclus, des excursions avec guides naturalistes jusqu'aux repas gastronomiques proposés par le chef trois étoiles Guy Martin, qui tient le Grand Vefour à Paris. Pour acheminer ces touristes fortunés sur l'atoll depuis Tahiti, une nouvelle compagnie, Air Tetiaroa, va acquérir deux petits avions de neuf places: des Britten-Norman 2T, qui feront le trajet en 20 minutes.

La visite de conformité a eu lieu lundi, et le certificat devrait être délivré avant fin décembre, ce qui est essentiel pour que la société puisse bénéficier de la défiscalisation sur ses constructions, ou encore sur ses investissements dans les énergies renouvelables.

Cette ouverture offrira un bol d'air frais au tourisme polynésien, qui peine à redécoller après dix ans de crise. Même s'il ne pourra pas accueillir plus d'une centaine de touristes, Le Brando emploiera environ 160 personnes. Il accueillera aussi des missions scientifiques liées à l'environnement. En 2012 à Tetiaroa, une introduction de mâles stérilisants parmi les moustiques de l'atoll avait donné des résultats concluants. Elle pourrait être approfondie sur place par l'Institut Louis Malardé, car les maladies transmises par le moustique constituent d'importants problèmes de santé publique en Polynésie.


Par Mike LEYRAL

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.