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19 mai 2004
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Les emails parfumés : c'est pour bientôt !

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19 mai 2004

C’est en tout cas l’ambition de Telewest Broadband, fournisseur d’accès britannique, qui est en train de tester un système permettant d’envoyer des messages parfumés sur le web. La société espère ainsi gonfler les ventes des courtiers en ligne. Une agence de voyage vous fera respirer l’odeur du sable blond et des alizés, tandis que le site web de tel hypermarché vous encouragera à l’achat, par effluves nasales adéquates (merci Pavlov). « Le web va vraiment cesser d’être virtuel » promet Chad Staub, Directeur Marketing de Telewest Broadband. Tout cela grâce aux travaux initiaux de David Harel et Doron Lancet, du Weiseman Institute. Leurs découvertes auraient été rachetées par TriSenx, une compagnie américaine qui entend développer l’innovation. Il faut savoir que cette découverte résulte de recherches conduites dès 1991 par M. Elwood Ivey, CEO de TriSenx sur un domaine plutôt éloigné de la parfumerie : il s’agissait de pouvoir identifier les émanations d’alcool émises par un conducteur soupçonné de conduire en état d’ivresse. Il eut l’idée de vouloir appliquer ces recherches sur le net, en travaillant en collaboration avec AT&T et la NASA : « Alors que nous percevons le monde avec nos 5 sens, notre but était d’introduire l’odorat, le goût et le toucher dans l’univers multimédia. Imaginez un jeu multimédia avec une poursuite de voitures. Vous sentez l’odeur de l’essence, celle des pneus qui crissent sur l’asphalte et celle d’un champ de fleurs ou d’une forêt que traversent les véhicules… Le premier problème, c’était comment différencier les arômes entre eux. Associer l’émission d’une odeur à une commande au clavier n’était pas trop difficile. Pour discriminer entre plusieurs odeurs, nous avons inventé une pompe fonctionnant par capillarité et capable de sélectionner différentes huiles essentielles. Nous avons construit un prototype avec 8 odeurs, mais nos plus récents modèles peuvent diffuser jusqu’à 650 parfums ! Imaginez maintenant ce qu’un boulanger ou un parfumeur vont pouvoir suggérer à partir de leur site web ! Le secteur éducatif est aussi un marché important… » Pour que ce projet aboutisse, il faudra naturellement que tous les utilisateurs ajoutent à leur ordinateur un terminal diffuseur de parfums. D’autres sociétés comme DigiSense se sont associées à un constructeur d’ordinateurs pour que le diffuseur soit directement intégré dans les machines dès leur fabrication. Les compagnies présentes sur ce créneau se donnent 4 ans pour réussir à convaincre le public. Mais d’ores et déjà le secteur du commerce en ligne s’est révélé très intéressé. Pour l’instant, d’après la société TriSenx, il suffira de connecter à son ordinateur un périphérique « Scent Dome » contenant une cartouche contenant 20 arômes de base. Par émulation électrique, il sera possible d’activer chez son correspondant - à condition qu’il soit équipé – toute une gamme de fragrances : boisées, sucrées, poudrées, cendrées, etc. « Notre odorat est directement connecté à nos émotions » explique Kate Fox, anthropologue en recherche sociales à Oxford, pour qui « l’arrivée du parfum sur le net, c’est la troisième dimension ». Le kit est en vente sur le web à 269 $. Il existe aussi des boules monoparfumées à 1,32$ pièce, pour les opérations de promotion. En savoir plus : www.trisenx.com Mickaël LAUSTRIAT

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