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Les salariés du lunetier Logo menacés par une fermeture

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20 sept. 2016

Lâché par son donneur d'ordre quasi exclusif LVMH, le lunetier Logo, installé à Morez (Jura), craint la liquidation judiciaire de l'entreprise qui emploie 450 salariés dans le monde, dont 220 dans le Jura, a-t-on appris mardi auprès de son avocat. Une marche silencieuse pour dénoncer cette situation a été organisée par les salariés ce mardi à Morez.


Visuel du groupe Logo - Logo


Entre 300 et 500 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé mardi dans la capitale française de la lunette, Morez (5.000 habitants), en soutien aux salariés du groupe qui ont suspendu trois banderoles sur les murs de l'entreprise : « 200 victimes du génocide industriel », « LOGO meurt, merci TAG » et « Sauvons le Made in France ».

Les produits LVMH représentent 97 % des 4 millions d'euros de chiffre d'affaires de la société Logo, qui assure depuis une vingtaine d'années la fabrication exclusive et la commercialisation mondiale des montures de lunettes haut de gamme Fred et Tag Heuer, deux filiales du leader mondial du luxe, a indiqué à l'AFP Maître Renaud Semerdjian, avocat de la société Logo.

En décembre 2015, le groupe français LVMH « a décidé, brutalement, de retirer sa licence à Logo et nous venons d'apprendre, le 14 septembre, que LVMH lèvera l'obligation de produire français qu'il imposait jusqu'ici à ses constructeurs », a-t-il déclaré.

La société jurassienne, dont le siège administratif est situé dans la région lyonnaise, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 12 mai dernier. La période de redressement est arrivée à son terme le 9 septembre et aucun repreneur ne s'est présenté.

Le tribunal a accordé un délai supplémentaire au lunetier jusqu'au 4 octobre, mais « en levant l'obligation de produire Made in France dans le contrat qu'il va signer avec un nouveau constructeur, plus aucun repreneur n'a intérêt à racheter Logo », dénonce Maître Renaud Semerdjian.

« Cette décision, prise par des filiales d'un groupe français, numéro 1 mondial du luxe et se présentant comme le défenseur du savoir-faire français, condamne, de façon certaine, la société Logo et ses 220 emplois basés dans le Haut Jura français ainsi que ceux des 230 salariés des filiales du groupe Logo à l'étranger, en Italie et aux Etats-Unis », regrette-t-il.

L'avocat en appelle « au gouvernement, à la députée LR Marie-Christine Dalloz et à Arnaud Montebourg, au nom du Made in France, pour que des solutions soient dégagées dans l'intérêt de la société et des salariés ».

D'après le maire divers droite de Morez, Laurent Petit, Logo est « la dernière entreprise morézienne qui compte plus de 50 emplois dans l'industrie de la lunette ». « La lunetterie a subi une véritable hémorragie, passant de 4 500 emplois dans le secteur de Morez dans les années 1980, à seulement 1 500 actuellement », déplore l'édile.

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