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Marguerite Capelle
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29 sept. 2018
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Loewe : un art du métier qui reste cool et cinétique

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Marguerite Capelle
Publié le
29 sept. 2018

Loewe apporte de la sensualité aux métiers d’arts à l’occasion d’un nouveau défilé à la mise en scène mémorable conçu pour la maison madrilène par son directeur de la création, le Nord-Irlandais Jonathan Anderson.
 

Loewe - Printemps-été 2019 - Prêt-à-porter féminin - Paris - © PixelFormula


Installé comme à son habitude à l’intérieur du siège de l’Unesco, l’espace scénique était divisé en une demi-douzaine de pièces. Cela évoquait notamment une galerie d’art londonienne dans le style du début des années 1960, où « le fil conducteur qui relie les gens… c’est qu’ils aiment l’idée de fabriquer des choses et d’expérimenter avec », expliquait Jonathan Anderson.

Cette collection était cinétique et presque toutes les silhouettes présentaient des fragments, des ficelles et des franges qui pendouillaient, tandis que des plumes jaillissaient des chevilles, des poignets et des épaules. Et, curieusement pour un homme originaire de l’Ulster, une demi-douzaine de compositions en plume étaient présentées en vert, blanc et orange, le drapeau tricolore irlandais. Les mannequins défilaient devant une sculpture massive représentant deux maxi-rouleaux à laver les voitures en train de tourner sur des plaques en métal : une œuvre de l’artiste italienne Lara Favaretto et exemple parfait d’art cinétique, qui a émergé dans les années 1920 et refait surface dans les années 1960.

Chaque espace était différent, ce qui reflétait l’absence de thème commun identifiable dans les vêtements présentés. Une de ces salles contenait 35 platines vinyle Dansette et un Adonis blond et musclé en pantalon blanc de marin, torse nu, déambulait en changeant les disques, comme un DJ tout droit sorti de Blow Up. Dans chacun des espaces, on retrouvait de multiples déclinaisons de ces paniers en forme de coquillages, composés de bois de hêtre, de pin et de baguettes de saule du pays, que l’Irlandais Joe Hogan transforme en mollusques fabriqués à la main. Ces créations d’un des finalistes du Prix des métiers d’art Loewe ont également contribué à inspirer toute une nouvelle série de super sacs à main.


Loewe - Printemps-été 2019 - Prêt-à-porter féminin - Paris - © PixelFormula


Des sacs à bandoulière en peau de serpent et rotin beige en forme de coquilles, des maxi-cabas en paille avec le logo Loewe en cuir en relief ou encore quelques énormes sacs à sangles en crochet dans des teintes primaires.

Dans les faits, cette collection faisait apparaître une multitude d’états d’esprit différents. De ces pyjamas tourbillonnants en soie bleu poudrée avec un plastron d’où jaillissait un plumage pastel à ces robes mauresques composées de larges pans de daim brut ou encore cette remarquable robe patchwork asymétrique à rayures horizontales. Le meilleur jeu de mélange des textures qu’on puisse imaginer.

Toutes ces pièces étaient complétées par une excellente série de bottines autour desquelles s’enroulaient des lassos et des boucles, dans un daim brut terreux devenu un matériau culte pour Loewe sous l'impulsion de Jonathan Anderson.

« Des totems dans un espace cinétique. L’artisanat est l’un des ADN de cette griffe. Je crois qu’il n’est pas utile d’avoir la bougeotte et de s’aventurer dans toutes les directions. Pour moi, c’est une maison spécialisée dans le cuir et j’ai travaillé très dur pour que les sacs soient à la hauteur de ce qu’ils doivent être », déclarait Jonathan Anderson en coulisses.

« Des vêtements avec du mouvement, qui se gonflent d’un côté, comme si quelqu’un courait après un bus ou était traversé par une décharge d’électricité. Une façon de célébrer sa propre beauté et sa sensualité », concluait le Nord-Irlandais, dont l’invitation était une photo délavée de la tombe du plus célèbre exilé irlandais à Paris, Oscar Wilde. Couverte de traces de rouge à lèvres en forme de baisers.

Les œuvres de Lara Favaretto sont considérées comme une manière de mettre en lumière les coûts et les pertes provoqués par la vie moderne. La mode de Jonathan Anderson ne parle que d’une chose : jouir de cette vie avec jubilation.

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