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29 févr. 2016
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Luxe : le développement durable, nouvelle valeur en hausse

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29 févr. 2016

La planète compte 400 millions de consommateurs de luxe dépensant aujourd’hui près de 845 milliards d’euros, qui deviendront 480 millions atteignant une dépense totale de 1 135 milliards en 2022. Tel est le tableau dressé par l’association italienne des entreprises de luxe Altagamma, à l'occasion d'un séminaire tenu à Milan sur les consommateurs dans le segment haut de gamme.

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La recherche « True-Luxury Global Consumer Insight », réalisée depuis trois ans par Altagamma avec Boston Consulting Group (BCG), s’est concentrée en particulier sur la pointe de l’iceberg, c’est-à-dire le top du top, les 4 à 5 % de consommateurs dépensant plus de 20 000 euros par an, dont 30 % consacrent plus de 40 000 euros annuels aux biens de luxe, soit quelque 16 millions d’individus, qui seront 20 millions en 2022.  
                                                                         
Parmi les valeurs fondamentales du luxe citées par les 10 000 consommateurs interrogés dans le cadre de cette étude, on retrouve en tête du classement : la qualité, l’artisanat, l’exclusivité et, pour la première fois dans ce top 4, la durabilité. « Cette valeur est en nette croissance, elle a plus que doublé en trois ans et est particulièrement importante pour les Millennials », souligne Antonio Achille, managing director du Boston Consulting Group et auteur de la recherche.

Le développement durable est fondamental pour 17 % des personnes interrogées. Une part qui monte à 19 % si l’on ne tient compte que de la clientèle la plus jeune du luxe. Sur ce thème, le consommateur n’est pas disposé à faire de compromis. De même que le seul engagement social de la part des entreprises ne suffit plus à ses yeux.

Il lui faut des actions concrètes. A commencer par le respect de l’environnement pour 48 % de l’échantillon, suivi par l’utilisation de matières sûres (44 %), le respect des animaux (30 %), la protection des travailleurs (29 %) et des actions à caractère social (26 %).

« Cette valeur commence à constituer un réel marché. Près de 16 % des consommateurs que nous avons interrogés se sont dits prêts à dépenser plus pour des marques prônant une vraie politique durable. Un sur 10 s’est par ailleurs déclaré enclin à abandonner les marques qui n’adopteraient pas une telle démarche », explique Antonio Achille.

Autre enseignement intéressant émergeant de cette recherche, la perception qu’ont les consommateurs de l’exclusivité. Près de 73 % d’entre eux se disent prêts à ne plus acheter les griffes qui auraient perdu de leur exclusivité, et, selon l’étude, près de 28 % des marques sont d’ores et déjà perçues comme à risque sur ce point.

« 17 % considèrent que certaines Maisons de luxe ont, de fait, déjà perdu leur caractère d’exclusivité en raison de leur croissance effrénée », met en garde l’analyste. « Les principaux signaux d’alerte pour les sociétés sont l’augmentation de magasins outlet, une communication qui n’est pas adaptée et l’invasion du marché par des produits contrefaits », conclut-il.

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