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Michael Scherpe (Messe Frankfurt) : "Personne ne peut ignorer le marché turc !"

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5 nov. 2014

Michael Scherpe

Du 4 au 6 novembre, l'organisateur allemand Messe Frankfurt tient la première édition de Texworld Istanbul, déclinaison du salon parisien Texworld, déjà dupliqué à New York. Président de Messe Frankfurt France, Michael Scherpe revient sur la raison d’être de ce rendez-vous, ainsi que sur ses ambitions et les possibles nouvelles déclinaisons de Texworld.

FashionMag : Depuis combien de temps un Texworld Istanbul est-il envisagé ?

Michael Scherpe : Le projet institutionnel a été officialisé il y a un an. Mais il date en réalité de plusieurs années. L'ambition d'avoir un salon en Turquie s'est fait jour en 2006, avant que Texworld Paris ne quitte le Cnit pour Le Bourget. Messe Frankfurt entretient de longue date de fortes relations avec la Turquie avec, dans les années 90, sur Heimtextil et Interstoff des exposants qui n'étaient alors pas acceptés sur d'autres salons à Paris.

FM : Quelles sont vos ambitions pour ce nouveau salon ?

MS : Cette édition affiche complet, et nous avons une liste d'attente pour la suivante. Et j'ai reçu beaucoup d'exposants parisiens me demandant une place. Mais il faut un équilibre entre offre et demande. Les professionnels ne vont pas venir du jour au lendemain. L'offre du salon s’enrichira donc progressivement avec le nombre de visiteurs. Mais, quand on parle d'ambition, il ne faut pas voir que celle de ce salon, mais aussi celle de ce marché. Il est ambitieux, le salon se doit donc de l’être.

FM : A qui s'adresse cette édition, complémentaire à Texworld Paris ?

MS : Quand on décline une manifestation dans une autre ville, on entre automatiquement dans davantage de régionalité, en ciblant les spécificités des marchés. Quand nous avons voulu internationaliser, on s'est rendu compte que, même en investissant énormément, il y aura des profondeurs de marchés que l'on ne pourrait faire venir à Francfort ou à Paris. Je dis aux exposants de ne pas négliger leurs clients. En revanche, s'ils en cherchent de nouveaux, il faut aller sur des marchés moins matures, pour en ramener les potentiels nouveaux clients. Et ceux qui ne feront pas cette démarche seront désaventagés par rapport aux autres.

FM : Que cherchent les entreprises asiatiques qui exposent à Istanbul?

MS : Personne ne peut ignorer le marché turc. Aucun marché d'Europe n'en a le volume d'activité. La présence sur le salon de deux opérateurs forts du textile turc et chinois (BTOS et CCPIT Tex, ndlr), bien des organisateurs nous l’envieraient. Cela montre le potentiel d'un tel rendez-vous. Nous cherchons à proposer le même degré de qualité de Texworld, pas à attirer les mêmes visiteurs. Sinon, le salon ne remplirait pas son rôle. Messe Frankfurt est très observé par les professionnels et les fédérations. Quand nous lançons quelque chose, ils le savent. Et nous faisons en sorte que ces pays voient l'opportunité que présente ce salon pour les acheteurs.

FM : Après Paris, New York et Istanbul, d'autres Texwold sont-ils à l'étude ?

MS : Nous observons le marché, et recevons de multiples sollicitations de ce type. Si on était "salonneurs", on pourrait en avoir une dizaine de nouveaux dans l'année. Mais la question est de savoir si c'est nécessaire et bon pour la filière régionale. En 2008, nous avons mené deux éditions en Inde, qui semblaient s'imposer. Mais nous avions mal préjugés. Et l'Inde n'est pas encore mûre  pour un nouveau Texworld.

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