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4 avr. 2017
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ModaFusion ouvre une nouvelle école de mode à Saint-Ouen

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4 avr. 2017

Fondée à Rio en 2006, l'association ModaFusion ouvrait une école de mode au cœur des favelas sept ans plus tard. Sa fondatrice, Nadine Gonzalez, dupliquera la même idée à Saint-Ouen dès la rentrée de septembre, le nouvel hôtel Mob, tout fraîchement installé à côté des Puces de Saint-Ouen, servant d'établissement à la première promotion.

Nadine Gonzalez, la fondatrice de ModaFusion


Pensée depuis deux ans, la version française de l’école ouvrira ses portes lors de la Fashion Week d’octobre, financée pour cette première année en fonds propres. « Une formation professionnelle et d'insertion sociale de six mois, explique Nadine Gonzalez, enseignant les 18-25 ans au stylisme via des pôles dédiés à la création, à la technique et au savoir-faire, à l’image, à la culture de la mode ou à l'entreprenariat, l'ensemble étant destiné à révéler les meilleures expressions créatives des banlieues ».

Ponctué d'un défilé organisé pendant le second semestre, le programme accueillera 20 étudiants la première année, les talents provenant de zones d'éducation prioritaire bénéficiant de la gratuité. Le but, selon la fondatrice, « étant de ne pas représenter le ghetto de la banlieue, mais de se nourrir des interactions, de fuir l’isolement, de libérer les expressions et mieux, d’inspirer les autres ».

Pour la première année, l’école s’appuiera sur l’expérience de plusieurs professionnels de la mode : Nana Baerh, la directrice du studio femme chez Saint Laurent au pôle création, la créatrice Caroline Tissier pour la partie Technique et savoir-faire, Anne Raybaud, ex-rédactrice en chef mode de Grazia au pôle Images, le directeur de création Alexandre Kourilsky sur les projets spéciaux et Jérôme Auriac pour la partie partenariats. L'école enseignera l’anglais et le portugais, et est actuellement en recherche de partenariat pour soutenir son développement et ses projets.

Au terme de la formation, un défilé sera également organisé, une cellule d’incubation proposant ensuite de suivre et d’orienter les étudiants dans leur cursus professionnel. Sélectionnés sur le critère du talent d’abord, les étudiants entre 18 et 25 ans peuvent proposer leur candidature via les liens d’inscription disponibles sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram de Casa Geração 93.

Arrivée au Brésil en 2005, Nadine Gonzalez a créé un an plus tard l’association ModaFusion. Parmi les premiers projets lancés à l'origine, celui d’une école de mode des favelas, « Casa Geração », avait pour objectif d’identifier, former, promouvoir et insérer les talents de la mode - ceux issus de « quartiers périphériques » et des favelas donc - dans le marché du travail.

Pendant cinq ans, l’association a travaillé avec les femmes des favelas. Avec les ouvrières de coopératives, Nadine Gonzalez imagine en partenariat avec la marque Andrea Crews une ligne de sweats en coton bio brodés, qui sera vendue chez Colette. Une collection de paréos fabriquée par des prisonnières de Rio est produite dans la foulée et vendue au Bon Marché.

Les projets s’enchaînent. Une agence de mannequin dans la grande favela de la Cité de Dieu est ouverte. ModaFusion fait poser les prostituées des quartiers pauvres, s’attirant au passage les foudres des politiques, organise son défilé dans les favelas dans le cadre de l’année France-Brésil, et noue des collaborations avec ESMOD et l’IFM. La Casa Geração, destinée aux jeunes, naîtra en 2012 dans la favela de Vidigal.

Outre l’arrivée de l’école à Saint-Ouen, d’autres antennes devraient également voir le jour l’année prochaine à São Paulo notamment, d’autres villes telles Kinshasa, Chicago ou New Delhi étant aussi envisagées.

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