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15 déc. 2015
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Ouverture dominicale des grands magasins : faudra-t-il une nouvelle loi ?

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15 déc. 2015

Le 14 décembre se tenait le dernier « round » des négociations de branche entourant l’ouverture des grands magasins le dimanche. Si les commerçants se félicitent d’avoir fait « le maximum », le scepticisme demeure chez les syndicats. Ces derniers évoquent la menace d’une nouvelle loi qui n’imposerait plus d’accord entre partenaires sociaux.
 

AFP


C’est en effet ce que Claude Boulle, président de l’Alliance du Commerce, a évoqué lors d’échanges tendus concernant le devenir des ouvertures dominicales si aucun accord n’est trouvé. Accord pourtant obligatoire, selon la loi Macron, mais qui, chez certains, a vite amené à envisager un allègement des contraintes via Macron II, dont les travaux commenceront début 2016.
 
Contacté par FashionMag, Claude Boulle s’amuse de cet alarmisme. « La loi est ainsi faite qu’on ne peut l’appliquer qu’ensemble », explique t-il. « S’ils ne veulent pas, on ne le fera pas, et la loi ne s’appliquera pas. Mais le sujet reviendra sur la table dans quelques années. Et sans doute sans cette nécessité d’accord, qui est extrêmement rare. C’est une chance pour les syndicats. J’espère qu’ils le comprennent, et je sais que c’est le cas de certains. »

Les nouvelles propositions apportent une majoration de 100 % de la rémunération, l’attribution de cinq jours de repos compensateur, la prise en charge des frais de garde des enfants (30 euros par dimanche) et de la carte transport (60 %).

Sont également proposés un plafond de 15 dimanches par an, un délai de prévenance d’un mois en cas de modification de calendrier, un droit de rétractation du salarié, ou encore un programme avec des écoles de ventes prévoyant le recrutement de 100 étudiants par an sélectionnés sur critères sociaux.
 
« On a tout donné, tout mis sur la table » se félicite Philippe Houzé, président du directoire du groupe Galeries Lafayette. « Il faut saluer l’esprit de travail qui a accompagné les différents participants, partenaires sociaux et représentants de entreprises. On attend évidement la décision de nos partenaires et leur réaction. Compte tenu des propositions de compensations importantes, du respect de la vie familiale de nos collaborateurs, et la proposition de création d’emploi importante, j’espère que nos partenaires pourront comprendre que nous avons fait le maximum. Et qu’ils signeront cet accord. En cas d’échec, on reviendra à la négociation au sein de nos entreprises. »
 
La précédente mouture avait subi un rejet quasi-général le 3 novembre, comme le relayait FashionMag.com le soir-même. Quatre syndicats sur cinq (CGT, FO, CGC et CFTC) avaient rejeté les propositions. Et si la CFDT ne s’était pas prononcée en séance, elle indiquait officieusement son intention de faire l’impasse sur le texte. Face à une réunion peu prolifique, décision avait été prise de faire parvenir l’accord suivant aux syndicats avant une nouvelle rencontre.
 
Les avis sont plus divers autour de cette dernière phase. Selon nos informations, le projet final, incluant les points négociés le 14 décembre, ont été transmis aux syndicats le lendemain en début d’après-midi. Mais dès lundi, la CGT et FO ne cachaient pas leur hostilité. La CFDT et la CFE-CGC se félicitent pour leur part des avancées tout en indiquant ne pas vouloir se prononcer avant lecture du texte final. 

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