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PPR veut s'emparer de Puma, mais pas à n'importe quel prix

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12 avr. 2007

NUREMBERG (AFP) - Le groupe français PPR est prêt à avaler l'équipementier sportif allemand Puma, mais pas à n'importe quel prix : c'est le message qu'a martelé jeudi 12 avril son PDG, François-Henri Pinault, douchant les espoirs d'un relèvement de son offre d'achat.


François-Henri Pinault (gauche) et Jochen Zeitz (droite) en conférence de presse à Nüremberg le 12 avril 2007 - Photo : Timm Schamberger/AFP

C'est dans une tenue décontractée et identique, costume sombre sur une chemise claire légèrement ouverte en l'absence de cravate, que le Français et le patron de Puma, Jochen Zeitz, sont venus présenter leur avenir commun lors d'une conférence de presse à Nuremberg, dans le sud de l'Allemagne.

PPR, actif jusqu'à présent dans la distribution avec la Fnac ou Redcats et le luxe via Gucci ou encore Yves-Saint-Laurent, a fait une irruption surprise cette semaine dans le monde des équipementiers sportifs en acquérant 27,1 % de la marque au félin. Pour racheter cette part, détenue jusqu'alors par la famille allemande Herz, il a déboursé 330 euros par action.

Un prix "équitable", pour François-Henri Pinault, obtenu aux termes de négociations serrées avec la famille Herz. A tel point qu'il a décidé de le proposer aux autres actionnaires, par le biais d'une offre publique d'achat (OPA) sur l'ensemble du capital de Puma. Cette offre, que PPR compte lancer officiellement en mai, valorise la cible à 5,3 milliards.

Une proposition qui se heurte au mécontentement des petits actionnaires du troisième équipementier mondial derrière Adidas et Nike, peu disposés à apporter leurs titres, alors que le cours de Bourse actuel de Puma tourne autour de 345 euros.

Mais aussi à la réticence de fonds d'investissements qui ont acquis des paquets de titres après l'irruption de rumeurs de rapprochement ce week-end, et qui tablaient sur un relèvement de l'offre de PPR.

Face à cette réticence, le groupe français a décidé de prendre son temps dans cette affaire. Pour l'instant, avec sa part de 27,1 %, il s'est assuré une minorité de blocage au sein de l'équipementier sportif allemand. Il aura aussi trois sièges sur six à son conseil de surveillance. Il ne s'est pas fixé en revanche de "seuil minimum d'acceptance" pour le succès de son OPA.

"Je souhaite avoir le maximum de titres", a expliqué M. Pinault. Mais même si PPR ne parvient pas à s'assurer le contrôle du groupe basé à Herzogenaurach (Sud), il ne sera pas question de revendre sa participation dans Puma. "Il s'agit d'un investissement stratégique à long terme", a-t-il insisté.

Même son de cloche chez Jochen Zeitz. "Je ne peux pas envisager de meilleur partenaire" pour Puma, s'est félicité son patron, qui compte bien se maintenir à son poste. "Nous sommes plus à l'aise à présent que nous avons PPR derrière nous", a-t-il relevé, alors que Puma est régulièrement présenté comme une cible potentielle de rachat, par exemple par son grand concurrent américain Nike.

Avec cette alliance, le groupe allemand, qui a enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d'euros et employait environ 6 800 personnes, veut profiter de la taille de PPR, qui pèse 17,9 milliards de chiffre d'affaires et a plus de 78 000 salariés, "pour se hisser au plus haut niveau", tout en conservant son autonomie , a fait valoir M. Zeitz.

PPR compte pour sa part profiter de l'expérience de Puma dans le secteur très porteur du "sport lifestyle", dont les accessoires et les chaussures inspirés de l'univers sportif, mais détournés pour l'usage de la ville, s'intègrent à son portefeuille de marques.

Les deux hommes, qui appartiennent à la même génération de quadragénaires, ont repoussé l'hypothèse d'une possible contre-offre. Une telle idée "est très hypothétique à ce stade", a assuré M. Pinault en marge de la conférence, avant de repartir avec une nouvelle paire de chaussures en peau de raie, d'une valeur de 600 euros, offerte par M. Zeitz.

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