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1 avr. 2018
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Patrik Ervell (Vince) : "Je me sens Californien plus qu'Américain, comme la marque"

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1 avr. 2018

Encore peu connue en France, la marque Vince est devenue un acteur de taille aux États-Unis. Et nourrit aujourd'hui des ambitions de croissance en Europe. Fondée en 2002, elle s’est fait connaître avec son style casual et sa maille en cachemire pour femme sur fond de « californian way of life ». Cinq ans plus tard, elle s’est également mise à conjuguer ses silhouettes au masculin. Pour donner vie à ses ambitions européennes, la marque californienne a franchi une nouvelle étape en janvier en dévoilant à Paris la première collection masculine conçue par Patrik Ervell. Rencontre avec ce créateur américain, à la tête de sa marque pendant dix ans, dont l’arrivée était très attendue.


Patrik Ervell, en charge de l'homme chez Vince - DR


FashionNetwork.com : Quelles sont les spécificités de cette collection masculine ?

Patrik Ervell :
C’est un nouveau départ pour l’homme chez Vince. Cette collection est la première que j’ai conçue pour la marque. Il est important de rappeler notre attachement à Los Angeles, où Vince est basée. Il y a beaucoup de clichés associés à Los Angeles, mais l’idée était de créer une vision différente, « moins cliché » de la ville. Pour cette saison, automne-hiver 2017/18, l’inspiration est venue d’une certaine nostalgie. Il y a une ambiance très années 1970 dans les couleurs et les styles. Je ne veux pas faire des collections compliquées. Je souhaite créer de bons basiques et de beaux vêtements dans des matières européennes ou japonaises.

FNW : Quel est l’esprit Vince au masculin ?

PE : Son identité est assez classique mais ouverte. La base de la marque repose sur de beaux produits casual avec une part importante de sweats et de maille. Elle appartient vraiment à un esprit californien. Mais nous y ajoutons une touche « tech », avec des matières et/ou des accessoires innovants. C’est le cas par exemple d'une veste zippée en nylon matelassé. Nous ne voulons pas que nos clients courent après la nouveauté. D’ailleurs, nous n’avons pas envie de la nouveauté pour de la nouveauté.
 
FNW : En quoi la marque est-elle si californienne ?

PE : C’est une évidence. De mon côté, j’ai été élevé à San Francisco et je m’identifie plus comme californien que comme américain. C’est la même chose pour la marque. Il y a vraiment une esthétique propre à la Californie, à son style de vie, son climat. Ce n’est pas un hasard si des marques comme Patagonia et The North Face ont vu le jour en Californie. Il y a donc également un rapport fort à la nature. D’ailleurs, je m’inspire aussi de l’outdoor, du sport, pour Vince. J’utilise notamment de la polaire pour en faire un vêtement qui reste élégant.


Collection automne-hiver 2018/19 de Vince, la première sous la houlette de Patrik Ervell - DR


FNW : Continuez-vous à faire des collections pour votre marque propre ?

PE : Non, j’ai préféré la mettre en « stand by » pour me consacrer pleinement à Vince. Ça ne change pas tant que ça, je reste un designer qui conçoit des vêtements. Cela faisait dix ans que j’avais ma marque. Je faisais tout, comme c’est souvent le cas dans les petites structures. Or, c'est parfois pesant. Là, je dois juste me concentrer sur le vêtement. C’est un peu plus léger pour moi, même si je sais que nous devons regarder les ventes et que je ne peux pas, bien entendu, faire n’importe quoi. Malgré tout, le champ des possibles reste large.

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