Primark : belle progression des ventes mais érosion des marges

Auteur :

Sandra Halliday

Traduit par
Lionel Tixeire

Publié le
27 févr. 2017

British Foods, le propriétaire de Primark, a fait preuve d'optimisme ce lundi, lors de la publication de son rapport d'activité portant sur la quasi-totalité du premier semestre. Alors que le premier semestre sera clos le 4 mars, les ventes de l'entreprise devraient en effet à nouveau montrer une belle progression.

L'entreprise a ainsi annoncé que ses ventes devraient progresser de 11 % à taux de change constants et de 21 % en données publiées, ce qui confirme ainsi l'effet favorable de la chute de la livre sterling.

La performance est d'autant meilleure que le premier trimestre de l'an dernier comprenait une semaine de plus. En ajustant les chiffres pour tenir compte de cette différence, la croissance atteint cette fois 12 %  à taux de change constant et 22 % en données publiées.

Une grande partie de cette croissance provient de l'ouverture de nouveaux espaces de vente. Primark a en effet continué à ouvrir de nouveaux magasins sur son propre marché ainsi qu'à l'étranger. Selon l'enseigne, la superficie commerciale moyenne a ainsi progressé de 12 % sur la période.

Ceci explique une performance commerciale plus modeste sur une base comparable. Les ventes comparables au Royaume-Uni ont ainsi progressé de 2 % et la part de marché du groupe a elle aussi augmenté. Il s'agit donc de chiffres relativement solides étant donné les conditions difficiles du marché dans les îles britanniques.

A l'étranger, les ventes comparables sont restées stables. Aux Pays-Bas, la rapide expansion des surfaces commerciales semble avoir en particulier entraîné un phénomène de cannibalisation des magasins existants. Pays-Bas exclus, les ventes comparables progressent donc de 1 %.

Ce phénomène de cannibalisation est semblable à celui qui avait été observé en Allemagne au cours des semestres précédents.

Par ailleurs, les magasins nouvellement ouverts semblent être bien reçus par la clientèle et Primark a confirmé que ses six magasins américains avaient continué à croître.

Une des principales incertitudes pour les enseignes britanniques concerne les marges et la probabilité de hausses de prix dans les prochains mois. Primark estime que les stocks sont « à nouveau bien gérés » et a précisé que les réductions de prix sont restées comparables à celles de l'année précédente. L'enseigne prévoit toutefois une érosion de la marge d'exploitation au premier semestre, en raison notamment de la solidité du dollar et de son effet sur les coûts de matières premières.

Le groupe a par ailleurs confirmé que des contrats de couverture du risque de change ont été conclus sur l'essentiel des achats prévus pour le reste de l'exercice et qu'était toujours prévu un recul des marges d'exploitation sur l'ensemble de l'année ; ce qui laisse à penser que Primark n'envisage pas pour le moment d'augmenter ses prix de vente.

Le Royaume-Uni devrait en effet connaître un décollage de son inflation dans les mois à venir et les analystes prévoient que les consommateurs vont devenir plus sensibles au sujet du niveau des prix dans le courant de l'année. Ce qui signifie que les enseignes qui n'augmenteront pas leurs prix devraient en retirer un avantage commercial.

Primark a prévu de continuer à croître grâce à l'ouverture de nouveaux magasins. La superficie commerciale de l'enseigne a ainsi progressé de plus de 74 000 m² depuis le début de l'exercice en cours. Au 4 mars, l'enseigne comptera 329 magasins représentant une surface totale de 1,2 million de m². Au cours du semestre, 16 magasins ont été inaugurés, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Un second magasin a par ailleurs été ouvert en Italie et plusieurs points de vente ont été agrandis.

Cette année, la surface commerciale devrait augmenter de l'ordre de 120 000 m² et cinq nouveaux magasins seront inaugurés au trimestre prochain, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, et le magasin de Boston sera par ailleurs agrandi.