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Regards sur la Chine: "En 1993, il y avait une mobilisation au plus haut de l’Etat"

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28 mars 2012

Gérard Roudine, consultant et chargé de mission Chine auprès de la Fédération Française du Prêt-à-porter Féminin, a connu les 20 éditions du salon Chic de Pékin. Pour lui, le passage à deux sessions par an semble inévitable.


Gérard Roudine à gauche, le pavillon français du Chic à droite

FashionMag: Quel regard portez-vous sur la Chine alors que le salon Chic fête son vingtième anniversaire ?
Gérard Roudine: Quelle question ! Quand on parle de la Chine, il est difficile de généraliser. La Chine est une mosaïque de marchés, une juxtaposition de pôles de développement qui se concurrencent et se complètent.

FM: Et si la question se limitait au salon Chic ?
GR: En 1993, c’était une vingtaine d’exposants dans le cadre du China World Center. Le salon était en mai alors. Il y avait surtout une mobilisation au plus haut niveau. C’était la première fois qu’un président chinois (Jiang Zemin à l’époque, ndlr) recevait des personnalités du milieu de la mode. Dans le palais présidentiel, étaient reçus Pierre Cardin, Gianfranco Ferrè, Valentino, les ambassadeurs français et italien. J’y étais en tant que délégué général de la fédération. Les autorités ont montré leur intérêt pour un secteur considéré alors comme simple activité économique pourvoyeuse d’emplois. Ensuite, le rendez-vous s’est développé et je crois que 35% des exposants sont internationaux (les organisateurs mentionnent 400 marques, ndlr).

FM: 20 ans, quel sens donner à cet anniversaire ?
GR: C’est toujours important cet âge pour une manifestation. Chic est quasiment le salon exclusif de la Chine. Il n’y a pas de réelle concurrence. Il y a ensuite une multitude de salons régionaux plus ou moins importants. Le Chic s’est développé en même temps que le marché intérieur. Ce n’est pas un salon de sourcing.

FM: Une session par an, est-ce bien suffisant ?
GR: Il n’y a qu’une session par an car ce rythme est lié à la typologie de la distribution et à la politique des marques. Au départ, ce salon est dédié à la recherche de partenaires franchisés pour établir un réseau de magasins monomarques. Mais, depuis quelques années, le marché chinois évolue et les exigences des consommateurs également. Le Chic va devoir suivre cette modification. Un certain nombre d’entreprises était présent uniquement sur le marché intérieur, un espace plus ou moins fermé. Celles-ci doivent faire face à la concurrence internationale mais aussi aux groupes chinois qui ont décidé de faire face à la baisse de l’export en lançant des marques en Chine. Toutes devront se positionner clairement sur le marché.

FM: Le rôle du salon gagne donc en importance ?
GR : Oui en effet. Il y aura une demande de multimarques, que nous appellerons sans doute multicorners. Il s’agira d’une invention chinoise en termes de distribution pour répondre aux besoins des consommateurs. Le Chic, en conséquence et en toute logique, devra s’orienter vers les prises d’ordre des acheteurs et donc créer une deuxième session.

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