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Sourcing européen : la Chine rattrapée par le reste de l'Asie ?

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3 déc. 2015

Les importations européennes d'habillement ont progressé de 11 % sur les neuf premiers mois de l'année. En tête du classement et de loin, la Chine affiche avec Hong Kong une progression de 7,9 %. Hausse qui n'empêche pas l'Empire du Milieu d'être rattrapé par les autres pays d'Asie.


C'est ce qu'indique l'Insitut Français de la Mode, qui tenait le 3 décembre à Paris sa grande journée des Perspectives Internationales. Selon l'organisme, la part de la Chine et d'Hong Kong dans le sourcing d'habillement européen atteindrait cette année les 39 %. Une part en recul qui arrive désormais au même niveau que celle, en hausse, des autres pays d'Asie. Une conséquence de l'abandon par la Chine des productions d'entrée de gamme, sur lesquelles ses voisins ont pris le relais.

Et notamment le Bangladesh, second grand fournisseur de l'Europe en habillement. Interrogeant les donneurs d'ordres, l'IFM note que 49 % d'entre eux souhaitent réduire leurs commandes passées en Chine, contre 36 % souhaitant les stabiliser, et 15 % annonçant une hausse. Le contraste est important avec le Bangladesh, où 56 % des mêmes donneurs d'ordres souhaitent augmenter leurs commandes, contre 37 % voulant les stabiliser et 7 % prônant un recul.

Sourcing de proximité ?

L'Euromed est la première victime de cette évolution du paysage. Les pays méditerranéens affichaient en 2000 un niveau comparable à celui de « l'Usine du Monde », avec une part de marché avoisinant les 28 %. Aujourd'hui, ce sourcing euroméditerranéen ne pèserait plus que 17 % dans le sourcing du « Vieux Continent ». Néanmoins, Turquie, Maroc et Tunisie n'auraient pas à craindre un recul des commandes européennes dans les prochaines années.

Selon l'IFM, 65 % des marques interrogées compteraient renforcer leur sourcing turc, contre 32 % souhaitant le stabiliser et 3 % annonçant un recul. Le Maroc n'est pas en reste, avec 50 % des donneurs d'ordre annonçant une hausse, contre 43 % une stabilité et 7 % un recul. Et il en va de même pour la Tunisie, avec 41 % des enseignes souhaitant y renforcer leurs commandes, contre 44 % souhaitant les stabiliser et 15 % annonçant un recul.

Cette évolution entraîne également un redécoupage des commandes entre Europe de l'Ouest et de l'Est. A l'Ouest, les enseignes sont 50 % à souhaiter afficher des commandes stables en 2016, contre 38 % à annoncer une hausse et 12 % à viser un recul. Côté Est, la stabilité serait prônée par 53 % des donneurs d'ordres, contre 42 % annonçant une hausse et 5 % un recul.

Le court terme gagne du terrain

En 2015, quelque 43 % du sourcing des enseignes s'effectuaient sur le long terme, et 35 % sur le moyen terme. Le court terme restait encore mineur, avec 9 % seulement dédié à l'actualisation, et 13 % au réassort. Une répartition amenée à évoluer en 2016, alors que le court terme semble plébiscité par les donneurs d'ordres.

En 2016, 44 % des enseignes souhaitent ainsi réduire les commandes sur le long terme, contre 49 % annonçant un niveau stable. A l'inverse, ils sont 51 % à souhaiter renforcer leurs commandes sur le court terme dédié à l'actualisation, et 45 % à souhaiter en faire de même pour le réassort. Seul le moyen terme devrait afficher une relative stabilité, avec 67 % des sociétés comptant maintenir leurs niveaux de commandes.

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