Sourcing : l'ascension du court terme et des alternatives à la Chine

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
4 déc. 2014

Alors que les pays d'Asie et d'Euromed profitent du ralentissement des approvisionnements menés en Chine, les donneurs d'ordre se tournent de manière croissante vers l'approvisionnement à court terme.  Ce que souligne une étude de l'Institut Français de la Mode (IFM) mené auprès des maques et enseignes.

L'approvisionnement long terme (plus de 6 mois avant la saison) et moyen terme (dans les 6 mois précédant la saison) perdent ainsi progressivement leur avance sur le court terme (actualisation et réassort). Ce dernier est ainsi amené à prendre une place croissante dans l'approvisionnement des marques et enseignes, dessinant les contours d'un nouveau calendrier industriel. 

Au sein du sourcing des sociétés, le court terme représenterait désormais 27 % du total, dont 14 % de réassorts et 13 % d'actualisations. De leur coté, le long terme et le moyen terme affichent des proportions voisines, avec respectivement 38% et 35 % du total. Mais ces deux catégories pourraient rapidement voir l'écart s'effondrer.

Car, coté court terme, 53 % des sociétés souhaitent renforcer leurs actualisations, et 57 % entendent doper leurs réassorts. En revanche, elles sont 37 % à vouloir réduire leurs commandes à long terme (et 51 % à les stabiliser). Les entreprises sont en outre 18 % à entendre réduire leur sourcing de moyen terme (stable : 68  %).

Les alternatives à la Chine

Mais cette évolution n'est pas à mettre en lien seulement avec l'évolution des modes de consommation. Elle prend également part au redessinement du sourcing mondial. Les marques et enseignes françaises sont ainsi 34 % à avoir réduit la part de la Chine dans leur approvisionnement, tandis que 41 % l'ont stabilisé. Restent 25 % qui ont renforcé la part de l'Empire du Milieu dans leur sourcing.

Une stagnation du sourcing chinois qui profite en priorité aux pays voisins, le Bangladesh en tête. Pas moins de 43% des entreprises interrogées indiquent avoir renforcé leurs importations venant du pays. Seuls 14 % font part d'un recul, tandis que 43 % se sont stabilisés.

Mais ce report ne profite pas qu'à l'Asie : les pays de la filière Euromed en tirent également avantage. A commencer par la Turquie, dont la part de marché s'est renforcé dans le soucing de 59 % des sociétés françaises, tandis que 37 % d'entre-elles ont maintenu les niveaux précédemment atteints.

Le Maroc et la Tunisie ne sont pas en reste. Le premier s'est renforcé dans l'approvisionnement de 44 % des sociétés (stable : 44 %), tandis que la seconde a dopé sa part dans le sourcing de 47 % des sociétés (stable : 38 %). L'Europe de l'est trouve également son compte, avec une hausse de 42 % (stable : 47 %).