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Tati : le groupe Eram soutient l'offre de GPG (Gifi), les syndicats partagés

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16 juin 2017

Le groupe Eram a annoncé vendredi qu'il soutenait l'offre de GPG (Gifi) pour la reprise de Tati et des autres enseignes de son pôle Agora Distribution (Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania), en redressement judiciaire. 


Le groupe Eram a choisi de se séparer de sa filiale Agora Distribution - Tati


Le tribunal de commerce de Bobigny doit examiner lundi les offres des candidats à la reprise d'Agora Distribution, placé en redressement judiciaire début mai. Le pôle compte 140 magasins en propre et plus de 1 700 salariés au total.

Le tribunal devra notamment départager les offres du groupe GPG, présidé par le fondateur des magasins Gifi, Philippe Ginestet, et d'un consortium d'enseignes à bas prix, composé de La Foir'Fouille, Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Dépôt Bingo.

Une troisième offre émanant de l'enseigne Babou ne porte que sur six magasins. Fondée en 1948 par Jules Ouaki, Tati avait été repris par Eram en 2004. L'an dernier, ses pertes opérationnelles se sont montées à environ 60 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en baisse, à 350 millions d'euros.

Vendredi, le groupe Eram a pour la première fois pris position officiellement en soutenant GPG. « Comme depuis le début, la priorité du groupe Eram, c'est le social. Il est logique que le groupe soutienne l'offre de GPG car elle est mieux-disante socialement », a déclaré une source de l'entreprise à l'AFP.

GPG prévoit de reprendre 1 428 emplois directs et 109 magasins, ainsi que 24 franchisés, avec pour objectif de les conserver sous leurs enseignes existantes. Le consortium projette, lui, la reprise de 1 298 salariés et de 98 magasins, dont 16 continueront d'être exploités sous l'enseigne Tati, ainsi que 27 franchisés.

Les deux offres proposent par ailleurs d'injecter plusieurs dizaines de millions d'euros dans la relance des magasins et assurent garantir la pérennité des emplois sur 2 ans, ainsi qu'un abondement au plan social de l'ordre de 2 millions d'euros pour les salariés qui ne pourraient pas être repris.

Jeudi, le PDG d'Agora Distribution, Michel Rességuier, avait déclaré à l'AFP que l'offre Gifi « se détache indubitablement du point de vue emplois et magasins repris, mais la proposition du consortium apparaît, elle, moins risquée ». « C'est un pari », avait-il dit à propos de l'offre Gifi, ajoutant que « personnellement » il croyait qu'il pouvait réussir.

Les syndicats sont quant à eux partagés. La CGT, qui a jugé jeudi que l'offre présentée par la Foir'Fouille et ses alliés présentait « en l'état » des « garanties supérieures », a de nouveau affirmé vendredi, lors d'une conférence de presse, qu'elle lui « paraît plus sûre ». 

Dans l'attente d'ultimes précisions de Gifi, le syndicat a souligné qu'il « ne pouvait pas se positionner tant qu'existaient des incertitudes ». Parmi celles-ci, le devenir du magasin historique de Barbès et de sa centaine de salariés en l'absence d'un accord pour l'heure avec la famille Ouaki, du nom du fondateur de Tati, sur le bail, ainsi que le sort des salariés d'une trentaine de magasins qui pourraient être visés par l'Autorité de la concurrence.

Positionnée de longue date en faveur de l'offre Gifi, la CFDT lui a réitéré son soutien vendredi. L'Unsa et la CFTC s'y sont également dits favorables, selon leurs élus interrogés par l'AFP.

Face à la bataille qui se joue entre les deux repreneurs, « ce n'est pas simple de dépassionner (le débat) pour regarder les éléments objectifs », a relevé Céline Carlen (CGT commerce).

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