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30 sept. 2018
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Thom Browne, vingt mille lieues sous les mers

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30 sept. 2018

Thom Browne a offert dimanche une plongée en eaux profondes dans son univers fantastique, autant merveilleux que troublant. Pour sa collection féminine dédiée au printemps-été 2019, le créateur américain, qui vient d’être racheté par le groupe italien Ermenegildo Zegna, est parti du vestiaire masculin présenté en juin dernier.


La sirène imaginée par Thom Browne - PixelFormula

 
On y respire, de premier abord, le même air mi-burlesque mi-enfantin que chez l'Homme, avec la série de couleurs pastel, carreaux Vichy et grosses rayures, qui caractérisaient la collection masculine, ainsi que les mêmes motifs de baleine, d’ancres et les imprimés de petits bateaux.

Mais très vite, le disque semble s’enrayer. Ces gentils motifs et imprimés sont bien là, mais disloqués dans des vêtements patchworks, travaillés dans différents tissus, superposés ou cousus ensemble dans des tenues surdécorées de paillettes, broderies, perles et autres coquillages.

Par ailleurs, tous les mannequins ou presque ont la bouche comme scotchée par des feuilles d'or ou le visage caché par des masques (du masque au tuba à des masques plus effrayants avec la bouche ligotée). Sans parler des fruits géants qui se dressent sur certaines têtes, telles des cerises, un ananas ou encore une énorme tranche de pastèque, contribuant à renforcer cette allure inquiétante.
 
Dans la vaste salle du tennis club de Paris, Thom Browne a installé une plage au sable fin soigneusement ratissée avec ses cabines en bois à rayures blanches et bleues et ses maîtres-nageuses perchées sur leur haut escabeau. Un décor parfait que le créateur se réjouit de faire envahir bientôt par d’étranges créatures marines…
 

La mode sous contrainte de Thom Browne - PixelFormula


L’étoile de mer, tout en perles brodées dans les tons rose, s’invite et se multiplie sur une tunique transparente. Bermudas et vestes se couvrent de plumes blanches dans un esprit pélican. Une sirène avec son interminable robe fourreau entièrement recouverte d’écailles-paillettes dorées voit ses mains disparaître dans une écume de tulle retombant jusqu’au sol.
 
Des fleurs sous-marines s’emparent d’une veste enserrant corps et bras de leur longues tiges-lianes. Ailleurs, c’est un corset qui emprisonne le buste et les bras joints dans le dos, dont les mains se sont muées en pinces géantes de homard !

Dans plusieurs autres modèles, les vêtements se resserrent sur le corps par le biais de lacets, comme pour l’étouffer. A l’instar de cette veste camisole de force, recouverte d’applications de feuillage en tissus, dont les manches en soie se prolongent jusqu’à se nouer dans le dos empêchant tout mouvement. Rébellion des vêtements ? Ou petite touche punk bondage dans Alice au Pays des merveilles ?

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