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Lionel Tixeire
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20 juin 2017
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Tom Ford ou comment rester à la fois classique et à jour

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Lionel Tixeire
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20 juin 2017

« Je crée des vêtements classiques et bien sûr dans la mode, à chaque saison, nous nous mettons constamment à jour, ce qui n'est pas aussi facile qu'il ne paraît », a déclaré Tom Ford lors de la présentation de sa collection printemps masculine, en privé à Milan. 

Tom Ford printemps-été 2018 - Photo: Tom Ford


« La dernière saison a été très sombre, aussi cette fois-ci, je voulais beaucoup de couleurs. Mais à la manière des années 1970. Avec des couches, des couches et des couches de couleurs », a-t-il ajouté d'un ton enthousiaste, alors que de jeunes hommes défilaient dans une série de spectaculaires smokings en jacquard marbré.

Les modèles ont défilé à son siège de via Borgonuovo, dans d'élégants costumes à deux boutons, des pantalons cargo et des jeans surdimensionnés, « pour une apparence un peu plus débraillée ! »

Cette saison marque le 10e anniversaire de Tom Ford en tant que maison de couture indépendante, depuis donc l'ouverture de son premier magasin en 2007. Aujourd'hui, il est à la tête d'un impressionnant réseau de 128 magasins répartis à travers le monde, dont 26 détenus en propre.
 
La maison Ford est arrivée au monde en offrant une opulence classique, tous les tissus étant complètement créés en interne. Puis, il a graduellement ajouté des touches chic; d'audacieuses vestes camouflage de safari ou des vestes de jean en daim, avec un imprimé léopard. Il a aussi transféré avec succès son ADN dans le monde des accessoires, comme avec les chaînettes en or qu'il place sur tous les mocassins. En outre, il est resté un grand tailleur, qui propose quatre types de revers pour ses vestes.

« Je n'ai jamais vraiment aimé les revers étroits, même quand tout le monde les faisait ainsi. Comme si l'on manquait de tissu. Et ma tête n'est pas si petite. Donc, avec un minuscule revers, ma tête à l'air grosse. Et on peut s'amuser de cela », explique Tom Ford, habillé d'un svelte costume noir et d'une épaisse cravate de soie noire.


Tom Ford printemps-été 2018 - Photo: Tom Ford


Tom Ford partage sa vie entre Los Angeles et Londres – où il a récemment déménagé à Regent's Park dans, selon ses propres termes, « une de ces grandes maisons du domaine royal ». Sa vie professionnelle, il la partage entre le Royaume-Uni et l'Italie, où la plupart de ses créations sont fabriquées. Pourtant, sa vie faite de défilés est itinérante et il y a passé ces cinq dernières années à transférer ses défilés, à changer leur format et leur casting – un mélange de grandes actrices, de magnifiques amies et de modèles professionnels; présentant ses collections à Londres, New York ou encore Los Angeles.

« Mais cette fois-ci, en septembre, je défile à New York. Un show adéquat, un podium adéquat. Tout est adéquat. Et je vais y rester pour plusieurs saisons. J'ai essayé plusieurs idées différentes. J'ai tout essayé, mais ça n'a pas marché. Le problème, c'est que la saison de la mode ne suit pas le même calendrier que la saison des défilés. Quand j'ai fait le "buy now, wear now" en septembre, normalement, ces vêtements auraient été en magasin en juin ou juillet, mais j'ai dû les retenir et j'ai perdu six ou huit semaines de ventes. Et déjà en octobre, il faut commencer les démarques, c'est-à-dire réduire les prix alors que mes vêtements ne sont en magasin que depuis six semaines. Donc nous avons perdu beaucoup de temps et cela nous a posé un problème », a ainsi admis le créateur.

Tom Ford a quitté Gucci – une griffe qu'il a amenée au statut de superstar – de manière assez acrimonieuse en 2004, ne pouvant s'entendre avec ses nouveaux propriétaires français. Toutefois, dans un véritable tour de force, il a réussi à créer sa propre marque, dont les ventes approchent les un milliard d'euros.

L'an dernier, l'activité beauté de Tom Ford a atteint 750 millions de ventes au détail, soit une hausse annuelle de 52 %. Et Tom Ford prévient : « Nous avons une distribution rigoureuse pour nos lunettes. Oui, nos prix sont élevés. Pourtant, nous vendons 1,5 million de paires par an. Nous nous développons rapidement, mais d'une manière très contrôlée. »

Il a refusé de parler des résultats de la marque et a insisté : « Nous avons une très bonne entreprise, mais je ne vais pas parler argent maintenant ». On sait par contre que les fonds spéculatifs ont été intéressés par Tom Ford, en raison de sa croissance impressionnante, du talent de son créateur et de sa réputation de rock star.

« J'ai monté ma propre affaire pour pouvoir faire ce que je veux. Et faire des films, et les montrer quand je le veux. J'ai quitté Gucci avec assez d'argent pour ne pas avoir à travailler le reste de ma vie. Donc, j'aime faire ce que je fais. Et je ne suis pas en vente. »

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