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Trompe-l'oeil mais vrai succès, le soutien-gorge français mise sur le savoir-faire

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24 janv. 2010


Cadolle - collection 2010
PARIS, 23 jan 2010 (AFP) - Le soutien-gorge figure sans aucun doute parmi les accessoires qui peuvent radicalement changer la silhouette d'une femme et ce n'est pas Poupie Cadolle, dont l'entreprise a inventé ce sous-vêtement il y a plus d'un siècle, qui dira le contraire.

De grandes vedettes comme Monica Bellucci, Sophie Marceau ou Sharon Stone, toutes vêtues par Cadolle pour leurs films ou les couvertures de magazines, seront elles aussi certainement d'accord.

"Je suis la plus grande tricheuse de la mode", s'amuse cette femme blonde au regard vif. Elle représente la cinquième génération de femmes aux commandes de cette entreprise familiale connue pour ses soutiens-gorge sur mesure facturés 640 euros pièce.

Dans l'entrée de l'entreprise trône le premier soutien-gorge moderne, confectionné par Herminie Cadolle et présenté lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889, celle où la Tour Eiffel fut dévoilée.

Initialement baptisé "Bien-Etre" puis "Corselet Gorge", il était présenté comme un accessoire ayant "l'avantage de maintenir l'abdomen et de laisser l'estomac libre".

"Il ne s'est pas très bien vendu", confesse Mme Cadolle, soulignant que "les soutiens-gorge ont rencontré le succès des années plus tard".

A l'instar d'autres grands noms français de lingerie, comme Simone Pérèle et Chantelle, Cadolle a débuté en fabriquant des corsets. A l'heure où de nombreux groupes de mode ont été absorbés par des multinationales, ces trois marques sont restées des entreprises familiales.

"Ce que nous faisons repose sur un savoir-faire", explique à l'AFP Adeline Desjonqueres, qui dirige Chantelle. "On est proche de la couture dans la corseterie. Il y a des générations derrière qui ont contribué a ce savoir-faire", renchérit-elle.

Ces fabricants de soutiens-gorge restent convaincus de ses qualités et de ses vertus, tout comme de sa beauté.

"Les gens oublient que le premier rôle d'un soutien-gorge est de fournir un maintien", rappelle toutefois Mme Cadolle.

Les inquiétudes liées au bon maintien de la poitrine ont d'ailleurs conduit la marque britannique Freya à proposer une gamme plus large de bonnets allant jusqu'à la taille K, en lieu et place des traditionnels A à D. Le groupe dispose également d'une experte qui sillonne l'Europe afin d'aider les vendeurs à fournir de meilleurs conseils aux clientes.

"De plus en plus de jeunes femmes ont besoin de plus grandes tailles. Quatre femmes sur cinq ne connaissent même pas leur taille de soutien-gorge", affirme Marie-Laure Vasquez du groupe Freya, élu créateur de l'année 2010 par le Salon international de la lingerie qui se déroule de samedi à lundi à Paris.

Selon ses organisateurs, les femmes de 45 à 54 ans ont dépassé celles d'une vingtaine d'années au palmarès des plus grandes consommatrices de lingerie.

"Le fait le plus marquant, c'est le retour à la vraie valeur, au savoir-faire. Des produits bien faits à un certain prix", constate Cécile Vivier, la responsable du salon.

Les attaques de mouvements féministes durant les années 1970 ont induit un changement de perception du soutien-gorge, reconnaît Poupie Cadolle, qui rappelle qu'il "n'était plus censé être joli".

Le groupe a toutefois continué à proposer des modèles sophistiqués ornés de dentelle pour sa clientèle.

Malgré la crise, les fabricants français de lingerie restent optimistes concernant leur avenir. "La France a toujours une réputation de raffinement et d'élégance", soutient Mme Cadolle.

"En flattant le corps des femmes, nous leur permettons d'exprimer leur féminité", se félicite Mme Desjonqueres.Par Claire ROSEMBERG

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