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31 juil. 2015
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Un styliste japonais défile au palais de justice de Paris pour obtenir des papiers

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AFP
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31 juil. 2015

Un défilé pour des papiers : un styliste japonais, Umpei Ohura, a présenté sa collection automne-hiver au palais de justice de Paris dans l'espoir d'obtenir sa régularisation, ont indiqué vendredi le créateur et son avocat, confirmant une information du Parisien.

 


Tailleurs pantalons ajustés, ensembles en denim, combinaisons ou jupes fluides : lors de ce défilé clandestin jeudi soir dans le hall du palais, quatre mannequins ont présenté une dizaine de looks au style « casual » et parfois « un peu unisexe », selon les termes du styliste.

Le jeune homme de 34 ans, sans papiers depuis 2013, est arrivé en France avec un visa d'étudiant en 2006, travaillant auprès de différents créateurs avant de lancer sa propre griffe, Cloud Lobby.

« Constatez avec moi que ce garçon est pétri de talent et que la France devrait s'enorgueillir de l'accueillir », lance son avocat, Me Romain Boulet, dans une vidéo du défilé visible en ligne, interpellant les ministres de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de la Culture, Fleur Pellerin.

Pour obtenir la régularisation du styliste, son avocat s'est fondé sur une circulaire de Manuel Valls datant de 2012, retenant parmi les critères d'admission exceptionnelle au séjour « un talent exceptionnel (...), par exemple dans les domaines culturel, sportif, associatif, civique ou économique ».

L'avocat a indiqué à l'AFP s'être heurté à un refus des autorités : « La préfecture nous a dit : vous ne rentrez pas dans la case, la circulaire ne s'applique pas ». « Si ce n'est pas un talent exceptionnel, alors je ne sais pas quand c'est le cas ! Il a toutes les raisons d'être régularisé : il est indépendant financièrement, il est doué », a souligné l'avocat, qui espère à la suite de ce show recevoir « un coup de fil de la préfecture ».

Umpei Ohura, qui a un diplôme en modélisme de l'Académie internationale de coupe de Paris et a fait valoir ses collaborations avec les maisons Véronique Leroy, Christophe Lemaire et Haider Ackermann, souhaite continuer à travailler dans la capitale française. « Mais l'absence de papiers est un obstacle au développement de sa marque », souligne-t-il.

« Je ne peux pas vendre mes créations aux grands magasins ici, parce que je n'ai pas de carte de travail. C'est difficile. Je n'ai pas encore pu créer ma société, je n'ai pas de numéro siret », explique-t-il.

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