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30 sept. 2017
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Yohji Yamamoto, maître en déconstructivisme

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30 sept. 2017

Les silhouettes s’avancent lentement dans l’architecture brute de la Cité de la mode, le chapeau fendu en deux, offrant deux profils totalement opposés. Comme dans Le Vicomte pourfendu d’Italo Calvino, Yohji Yamamoto confie en backstage avoir été hanté toute sa carrière par l’idée de l’homme composé de deux moitiés différentes. « Les personnes ne sont jamais symétriques », souligne-t-il. Ce thème de l’asymétrie-imperfection, qui aboutit à une nouvelle idée de la perfection, a dominé sa collection féminine pour le printemps-été 2018, présentée vendredi soir à Paris.

Yohji Yamamoto, printemps-été 2018 - © PixelFormula


Les longs ensembles noirs tombant jusqu’au pieds sont entrecoupés, fendus, réassemblés. Les vêtement s’entrouvrent dans les bras et les jambes. Les morceaux de tissu sont coupés, recomposés, noués avec art, assemblés et sculptés autour du corps, tout en le laissant libre dans ses mouvements. Tout est extrêmement confortable.

Avec de nombreux total looks noirs, mais aussi blancs et des flashs rouge vif, des pièces fluides et amples (manteaux, vestes et pantalons), des jeux de superposition et déconstruction marqués par l'assemblage de plusieurs matières (tissus en coton, lin, maille), le couturier nippon est resté plus que jamais fidèle aux codes de sa maison.

Il est parti notamment du pantalon, qu’il a décomposé en de larges pans, puis recomposé. Coulé dans une jupe droite maxi, ce même pantalon donne au tout un mouvement particulier, comme si le tissu était mouillé et adhérait aux jambes.

Le pantalon est aussi assemblé par le biais de boutonnages. Les mêmes gros boutons, qui passent du noir au blanc, puis au rouge, que l’on retrouve en biais dans le dos d’un manteau, créant de nouveaux volumes drapés lorsqu’ils sont enfilés de manière irrégulière dans la boutonnière.

Yohji Yamamoto, printemps-été 2018 - © PixelFormula


Ailleurs, une maille ultra fine moulante s’enfile sur une robe en coton de la même couleur, dont des morceaux de tissu s’échappent par des fentes, comme des boursouflures ou excroissances, ici en poche, là en queue de lapin pompon !

Autre temps fort, la mise en valeur du dos, « la plus belle partie du corps féminin », selon Yohji Yamamoto. Ce dos, marqué d’une étiquette rouge, s’offre dans une longue robe noire coupée verticalement par un long zip ouvert au niveau des reins ou dans un manteau redingote à la traîne bouffante.

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