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Marguerite Capelle
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24 sept. 2021
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A Milan, Bonjour tristesse par Max Mara chez Bocconi

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Marguerite Capelle
Publié le
24 sept. 2021

Collection fluide et subtile de vêtements post-confinement chez Max Mara, inspirée par le grand roman féministe et existentialiste Bonjour tristesse.


Max Mara - Printemps/été 2022 - Milan - Photo: avec l'aimable autorisation de Max Mara - Photo: Courtesy of Max Mara


 
Le récit de Françoise Sagan, chronique de l’été idyllique d’une jeune femme du monde sur la French Riviera – publié quand elle avait 18 ans – choqua le monde littéraire, avec sa protagoniste un peu trop avertie.

Ironiquement pour un roman qui parle de nonchalance estivale, cette collection était présentée à l’occasion d’un défilé chez Bocconi, la grande école de commerce milanaise, devant laquelle des milliers d’étudiants ambitieux et bûcheurs se pressaient pour photographier l’arrivée des mannequins et des célébrités.

Peu importe la source d’inspiration: le résultat était une mode facile à assimiler, avec des touches de style beatnik évoquant les débuts de Françoise Sagan. Autrement dit, des tenues de travail chic: blouses de pêcheur en popeline de la plus haute qualité, ou vestes d’ouvrier en cachemire double face. Ian Griffiths, créateur de Max Mara, joue sur le style rebelle de l’écrivaine avec cette jupe déstructurée avec brio, à partir d’un trench réduit à sa plus simple expression, qu’on imaginerait parfaitement sur Jean Seberg – star de la version anglophone de Bonjour Tristesse.


Max Mara - Printemps/été 2022 - Milan - Photo: avec l'aimable autorisation de Max Mara - Photo: Courtesy of Max Mara


Même quand Ian Griffiths travaille le denim, celui-ci prend des airs luxueux, sophistiqué et chic: des robes tuniques oversized au maxi manteau de travail porté par Gigi Hadid, qui concluait le défilé. Toutes les pièces étaient agrémentées de surpiqûres, dignes des figurants d’un décor à la Pagnol, au bord de la Méditerranée.

"Au lieu de se consacrer à ses études, Sagan a écrit un roman idéalisant son été parfait de romance et d’intrigue sur la Côte d’Azur, dont elle a fait le moment existentialiste idéal. Et je réfléchissais à la manière dont on imagine nos vies, et à l’idée que nous pouvons à nouveau sortir et redécouvrir le bonheur de s’aventurer dans le monde", expliquait le créateur, dont la planche de tendances était encombrée d’images de la version cinématographique classique de Bonjour tristesse par Otto Preminger, interprétation ultra stylée d’un ennui plein d’élégance.

Ian Griffiths a même ajouté quelques vestes et mini-jupes en toile à rayures parasol, dans les mêmes coloris que les fauteuils de plage sur lesquels étaient installés les spectateurs. Et puisqu’on est chez Max Mara, il propose une série de délicieux manteaux ondoyants et cabans en daim – dans des tons crème caramel ou orange Guantanamo.


Max Mara - Printemps/été 2022 - Milan - Photo: avec l'aimable autorisation de Max Mara - Photo: Courtesy of Max Mara


La plupart des looks semblent s’inspirer des chaussures imaginées pour la saison milanaise: compensées lacées et massives, ou bottines tressées de centurion.

Ian évoque aussi les robes sixties de Deborah Kerr – amour de jeunesse du père de Jean Seberg dans le film – ajoutant une note moderne de minimalisme urbain.

Ce n’était peut-être pas un extraordinaire défilé Max Mara, mais cette collection conçue pour les femmes qui retrouvent la lumière du jour et une vie sociale, après l’enfermement de la pandémie, tapait tout de même dans le mille.

C’est aussi un Max Mara plus suggestif, avec beaucoup plus de peau visible que d’ordinaire dans les collections de la marque. Une griffe inventée pour habiller les épouses fortunées de la haute bourgeoisie provinciale. Précisément le milieu dont sont originaires la plupart des personnages de Bonjour tristesse, à bien y penser !
 

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