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22 févr. 2023
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A Milan, la femme est bourgeoise chez N°21, bohème chez Etro

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22 févr. 2023

Des collections intelligentes, pensées pour rénover subtilement la garde-robe féminine. C’est ce qu’ont dévoilé, mercredi, les podiums milanais en ouverture de la Fashion Week dédiée à l'automne-hiver 2023/24. En particulier, chez N°21 et Etro a été mise en avant une intéressante recherche sur les constructions, les matières et les jeux de contrastes. Le premier jouant sur un certain chic subversif, le deuxième sur un romantisme nonchalant.
 

La bourgeoise modernisée par Alessandro Dell'Acqua - N°21


Le charme discret de la bourgeoisie… au fin fond de la province italienne. Ce n’est pas le célèbre film de Louis Buñuel, dont s’est inspiré Alessandro Dell’Acqua pour la collection de l’hiver prochain de N°21. Le styliste napolitain a préféré se laisser influencer par les chefs-d'œuvre de Michelangelo Antonioni, La Nuit et Le Désert rouge, en prenant pour muses leurs deux vedettes, Monica Vitti et Jeanne Moreau.
 
Le vestiaire a été pensé pour une femme fatale qui cache son jeu, prise dans les méandres d’une petite ville provinciale, entre jalousies, trahisons, ennui, sexe et incommunicabilité. Le tailleur, la petite robe noire, le cardigan, le collier de perles, la broche… Tous les symboles de la bourgeoise sont présents, mais détournés un à un et reproposés à travers une nouvelle silhouette plus subversive et contemporaine.

Chez N°21, tout est question d’attitude, comme souvent avec Alessandro Dell’Acqua, passé maître dans l’art de raconter des histoires en créant la juste tension et atmosphère. Le classique manteau à chevrons est zippé en haut du dos, ce qui permet d’élargir l’encolure pour un effet robe-manteau. Le collier de perles s’enroule pêle-mêle autour du cou et des cheveux, pour glisser sur la peau nue sous la veste d’un tailleur en tweed. Avec ses poches latérales et ses manches affublées d'une bande blanche, le gilet en mohair camel se transforme en veste de survêtement.
 
Les cardigans se boutonnent de travers ou s’enfilent à l’envers, retenus dans le dos par une broche argentée... en forme de scorpion! De légères robes en chiffon se superposent à des nuisettes. Ailleurs, les combinaisons à fines bretelles retombent sur une jupe ou se superposent avec un effet "sagging" original (le caleçon qui dépasse du pantalon est remplacé ici par un jupon dépassant à la taille d'un autre jupon), tandis qu'une classique chemise à rayures se prolonge en pointes sous une veste, tel le bas d’un body en dentelle blanche allant se poser sur une jupe en cuir. "J’ai voulu bousculer tous les clichés pour réinventer un dressing moderne", résume le designer.
 

Marco De Vincenzo met la maille à l'honneur - Etro


Changement de registre chez Etro, où la femme affiche une approche plus simple et authentique dans un esprit Seventies, sans renoncer pour autant à une certaine élégance avec ses chemises en soie à nœud Lavallière et ses costumes en velours. Comme il l’avait fait pour l’homme en janvier, Marco De Vincenzo se concentre sur les tissus qui ont fait la renommée de la maison. En particulier, sur les tartans, qui ont été les premiers textiles commercialisés par la maison italienne à partir de 1968.
 
De superbes étoles écossaises en cachemire, déclinées dans tous les coloris, enserrent les mannequins avec douceur, se superposant à des robes polos en laine à grosses franges, laissant bien en vue de "longuissimes" cuissardes en cuir aux semelles de bois cloutées. La maille a la part belle, via de larges cardigans ajourés à manches pagode, des petits gilets brodés de fleurs, de longues robes tricots à losanges parsemées de boules de fils de laine, ou des robes mi-longues torsadées.
 
Des tweeds à carreaux chics sont utilisés pour tailler des vestes, manteaux et gilets au col extra large descendant jusqu’au nombril. Ils sont associés à des mini-jupes assorties ou à des pantalons amples en jean ou velours côtelé. Le Paisley, motif icône d’Etro apparaît discrètement ici et là, imprimé sur des blouses en soie ou des robes à volants. Ces longues tuniques vaporeuses et virevoltantes en mousselines légères, décorées aussi de fleurs ou de pois, complètent l'allure un peu bohème.

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