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Paul Kaplan
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13 mars 2020
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A Paris, Bucherer lance son service de montres d'occasion certifiées

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Paul Kaplan
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13 mars 2020

La plus grande grande boutique de montres haut de gamme à Paris se lance dans la vente de seconde main. Bucherer a inauguré ce vendredi 13 mars une nouvelle section "Certified Pre-Owned" (ou CPO, "Occasions certifiées" en VF) dans son flagship du boulevard des Capucines, juste à côté du Palais Garnier.


Dans la boutique Bucherer - Photo : Bucherer


Le magasin, qui s'étend sur 2 200 mètres carrés, a ouvert ses portes en avril 2013. Visiblement, Bucherer prend son nouveau département CPO très au sérieux : il lui a consacré 150 mètres carrés, soit 7 % de la surface totale de la boutique. C'est le quatrième point de vente à se doter d'une section dédiée aux montres d'occasion — après ceux de Zurich, Genève et Hambourg — parmi les 26 magasins du groupe répartis dans le monde entier. D'ici la fin de l'année, la chaîne d'horlogerie de luxe compte étendre le concept dans une dizaine de boutiques au total.

"Il y a dix ans, on n'avait pas l'habitude de porter des vêtements ayant appartenu à d'autres, mais aujourd'hui, c'est devenu la norme. C'est dans l'air du temps : réutiliser des articles de qualité, c'est adopter une démarche écoresponsable. Il en va de même pour les montres", explique Nathalie Célia, directrice générale de Bucherer pour la France.

L'enseigne Bucherer a été créée en 1888 ; elle appartient toujours à la famille éponyme qui l'a fondée. Aujourd'hui, ses trois divisions sont toutes consacrées à la vente au détail : non seulement sa propre chaîne mais aussi celle de Tourneau, qu'elle a rachetée en 2018. Fondée à New York dans les années 1900, Tourneau exploite 28 magasins dans dix États américains, ainsi qu'un site de e-commerce intégré. Bucherer possède également sa propre marque de montres, Carl F. Bucherer, et une division consacrée aux bijoux. Le groupe, détenu par les membres d'une même famille, ne divulgue pas son chiffre d'affaires annuel.

D'autres maisons ont déjà ouvert la voie dans le domaine des montres d'occasion, comme le groupe Richemont, qui abrite l'écurie la plus importante de marques de montres de luxe, dont beaucoup sont d'ailleurs distribuées chez Bucherer. En juin 2018, Richemont a racheté Watchfinder.com, et fonde de grands espoirs dans ce site e-commerce consacré à la revente de montres d'occasion.

"Il ne s'agit pas de montres vintage, mais de montres de seconde main", insiste Nathalie Célia. Une promenade dans la luxueuse section CPO du magasin permet de découvrir une vingtaine de montres-bracelets de marques comme IWC, Panerai, Rolex et Breitling.

La nouvelle section a déjà vendu ses deux premières montres d'occasion : une Omega Speedmaster à 2 650 euros et une Rolex Air-King à 4 300 euros. Selon Bucherer, ces ventes devraient se rapprocher de sa fourchette de prix de base — même si la boutique propose des montres de seconde main vendues jusqu'à 100 000 euros.

"En général, nous nous procurons nos montres auprès de nos clients existants, mais parfois aussi auprès de fournisseurs internationaux", explique Odilo Lamprecht, qui dirige le programme CPO en Europe, dont le siège se trouve à Lucerne, en Suisse.

En moyenne, 60 % des achats du magasin sont effectués par des hommes et 40 % par des femmes. Nathalie Célia souligne que les goûts de la clientèle sont en constante évolution : les hommes achètent de plus en plus souvent des montres serties de diamants, tandis que les femmes optent régulièrement pour une valeur sûre, l'acier.

"Les montres en parfait état, dans leur boîte d'origine, nécessitent environ deux heures de travail avant d'être remises en vitrine, tandis que d'autres, portées par des propriétaires férus de ski ou de yachting, par exemple, peuvent prendre jusqu'à plusieurs jours d'entretien", explique Odilo Lamprecht.

En général, dans la plupart des activités de revente, la lignée d'un article peut rapidement faire augmenter sa valeur. Mais dans le monde toujours aussi discret de l'horlogerie de luxe, Bucherer n'a pas l'intention de dévoiler l'identité des anciens propriétaires de ses montres d'occasion certifiées.

"Lorsque nous recevons une boîte qui contient le nom et les coordonnées de son propriétaire, nous l'effaçons soigneusement avant de la proposer dans la section CPO", précise Odilo Lamprecht.

Comme dit le Falstaff de Shakespeare, la discrétion est la première des vertus (Discretion is the better part of valor en VO). 

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