A Paris, la mode voit l’avenir en rose avec Lanvin et Giambattista Valli

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
8 mars 2021

Après le choc du confinement et une année 2020 marquée par la pandémie du Covid, les couturiers voient l’avenir avec un inattendu optimisme. A en juger par les collections présentées cette semaine à la Fashion Week virtuelle de Paris, et notamment celles de Lanvin et Giambattista Valli en ce lundi, l’hiver prochain pourrait être aussi effervescent et festif que le furent les bouillonnantes années folles après la première Guerre mondiale…
 

Les filles Lanvin ont envie de s’éclater et de parader. Fini le confinement et la morosité marquée par la pandémie. Ces demoiselles s’offrent une escapade dans un palace parisien. A deux pas du Trocadéro, une limousine XXL les dépose au Shrangi-La. Et que la fête commence !
 
Plumes, cristaux, tissus étincelants, gros nœuds et robes à traîne… C’est ainsi que le directeur artistique de la vénérable maison, Bruno Sialelli, voit l’hiver prochain, pariant sur un retour à la joie et la frivolité. Dans sa vidéo de présentation, ses jet-setteuses s’en donnent à cœur joie dévalant en tenues courtes et affriolantes les majestueux escaliers du grand hôtel.

Avec leurs multiples paquets sous les bras, ces shoppeuses-addict multiplient les essayages dans leur chambre parsemée de souliers et vêtements luxueux. En équilibre au bord de la piscine, dans leur chambre ou dans les grands salons lambrissés, elles se déhanchent dans des jeux et danses jubilatoires sur "Rich Girl", le tube interprété par Gwen Stefani avec la rappeuse Eve, qui fait même une brève apparition dans le film.
 
Hormis deux costumes monochrome jaune et rose et un modèle smoking porté avec un bustier, les pantalons sont bannis du vocabulaire de la maison cette saison. Les robes dominent, de préférence de cocktail, en version bustier épaules nues, plutôt courtes. Elles sont taillées dans des tissus brillants et soyeux, tel le satin duchesse, le taffetas, le soie charmeuse ou encore le crêpe, dans des teintes pastel. Le styliste propose aussi d’amusants total looks en fausse fourrure léopard.
 

D’énormes nœuds constellés de pierres tombent en traîne ou referment, sur le côté, des robes drapées asymétriques. Les plumes d’autruche, rose poudré ou bleu layette, sont partout apportant une touche de légèreté à de nombreuses pièces, sur le col d’un manteau sage, en couvre-épaules ou mini-cape, sous forme de jupe nuage ou encore flottant dans un top.

Ailleurs, dentelles, sequins et perles ornent des tenues plus sombres, tandis que des imprimés inspirés aux œuvres de l’artiste pop américain James Rosenquist sont repris dans une série d’habits bleu ciel.
 
La volonté de renouer avec le mouvement et de retrouver un nouveau dynamisme après une période d’immobilité et d’introspection caractérise également la collection automne-hiver 2021-22 de Giambattista Valli. Sous sa patte, la femme navigue entre les époques. La silhouette ultra courte mais chic, elle avale l'espace hissée sur des bottines plateformes, les cheveux retenus par un serre-tête diadème décoré de perles.
 
Le style sexy romantique du styliste, avec ses tissus impalpables, ses imprimés fleuris et ses transparences, se laisse détourner cette saison par un certain classisme, marqué par une palette à dominante black and white. Il se révèle surtout à travers une série de tailleurs veste en tweed à boutons dorés et galons, mais aussi dans ces plastrons blancs qui s’invitent dans une petite robe noire ou longue à paillettes, ou encore à travers ces nœuds posés sur certains cols, poches, tailles et épaules.
 

Giambattista Valli a choisi pour muse cette saison Paolina Borghese Bonaparte, la jolie et intrépide sœur de Napoléon, s'inspirant aussi de la Villa Borghese avec son énorme parc, qu’elle occupa à Rome, transformée depuis en galerie d’art.

Les références au style Empire sont parsemées discrètement dans certaines robes à la taille légèrement surélevée ou dans les décolletés brodés de cristaux, tout comme les imprimés et broderies fleuris rappellent les fresques et le jardin de la Villa Borghese.

Autre réminiscence du passé, ces manchettes à enfiler sur les avant-bras, bordées au niveau du coude d’un cocon en taffetas froncé. Avec leur forme ballon, elles customisent n’importe quelle tenue en robe d’époque!