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Affaire Navalny: demande d'actes dans l'enquête visant Yves Rocher pour "dénonciation calomnieuse"

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18 mai 2021

Rennes, 18 mai 2021 (AFP) - La cour d'appel de Rennes a examiné mardi une demande d'actes déposée par les avocats de l'opposant russe Alexeï Navalny, dans l'enquête pour "dénonciation calomnieuse" visant la société bretonne de cosmétiques Yves Rocher.


Alexander Nemenov/AFP



La chambre de l'instruction de la cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 18 juin.
Ennemi juré du Kremlin, Alexeï Navalny, 44 ans, a été condamné en Russie en décembre 2014 à trois ans et demi de prison avec sursis pour le détournement de 26 millions de roubles, au détriment de la filiale russe d'Yves Rocher. Son frère Oleg s'est vu infliger la même peine, mais ferme.

"L'avocat général nous a rejoint pour l'essentiel, en estimant que la manifestation de la vérité exigeait d'aller plus loin dans les investigations", a déclaré à l'issue de l'audience Me William Bourdon, avocat de l'opposant russe.

Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Vannes en février 2019, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile déposée par Alexeï Navalny et son frère Oleg visant le groupe Yves Rocher, basé à La Gacilly (Morbihan).

Sans avoir procédé à aucune mise en examen, le juge d'instruction avait annoncé son intention de mettre fin à l'instruction dès novembre 2019 puis à nouveau en décembre 2020, en rejetant les demandes d'actes déposés par les parties civiles.

La défense des frères Navalny réclame une expertise de traduction d'un courrier de "dénonciation" du 4 décembre 2012 visant la société des frères Navalny et rédigé par un dirigeant d'Yves Rocher-Vostok, filiale russe du groupe Yves Rocher. Me Bourdon demande en outre la saisie de courriels entre le dirigeant d'Yves Rocher-Vostok et le groupe Yves Rocher et l'audition de plusieurs dirigeants du groupe.

Suite au rejet de ces demandes d'actes, la défense des frères Navalny a saisi la cour d'appel de Rennes. "La cour dispose de toutes les raisons pour inviter le magistrat instructeur à poursuivre les investigations qui se sont arrêtées au milieu du gué. Rien n'exclut que la responsabilité pénale d'Yves Rocher et de ses dirigeants ne soit un jour mise en cause dans leur contribution active à la criminalisation totalement artificielle d'Alexeï Navalny", a estimé Me Bourdon.

"L'embarras de la société Yves Rocher est considérable, ce qui la conduit à un système de défense dont la mauvaise foi est le seul guide", a-t-il ajouté.

Le groupe affirme avoir été convoqué par les autorités russes en 2012 dans le cadre d'une enquête visant la société Glavpodpiska, qui appartient aux frères Navalny, et avoir "dû répondre aux questions des enquêteurs". C'est pendant les interrogatoires qu'Yves Rocher dit avoir "découvert plusieurs indices concordants et importants rendant vraisemblable l'existence d'une escroquerie".

Yves Rocher-Vostok dit alors avoir déposé une plainte contre X pour avoir accès au dossier. Le groupe a par la suite reconnu n'avoir pas subi de préjudice.

L'avocat d'Yves Rocher, Me Patrick Ouart, n'a pas souhaité faire de commentaire à l'issue de l'audience de mardi, qui s'est tenue à huis clos.

En février, le sursis de Alexeï Navalny a été transformé en prison ferme, les autorités pénitentiaires russes l'accusant d'avoir enfreint des mesures de contrôle judiciaire alors qu'il était en convalescence en Allemagne, après avoir survécu à une tentative d'empoisonnement.

L'arrestation de Alexeï Navalny, le 17 janvier, dès son retour en Russie, a suscité des manifestations réprimées à travers le pays et plus de 10.000 arrestations.

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