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Affaire Navalny/Yves Rocher : l'opposant russe en France pour obtenir "une vraie justice"

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30 avr. 2019

Vannes, 30 avril 2019 (AFP) - L'opposant russe Alexeï Navalny, convoqué mardi à Vannes (Morbihan) par un juge d'instruction, a dit espérer obtenir « une vraie justice » dans le cadre de l'enquête pour « dénonciation calomnieuse » visant la société de cosmétiques Yves Rocher.


Alexeï Navalny - Alexander Nemenov/AFP


« C'est très important pour moi, pour mon frère, pour notre famille et je pense pour beaucoup de gens en Russie de pouvoir rencontrer une vraie justice et nous pensons que nous allons trouver une justice équitable que malheureusement nous ne connaissons pas en Russie », a déclaré Alexeï Navalny en anglais à son arrivée au tribunal de Vannes peu avant 14 heures.

« Nous avons été très déçus par l'attitude de la société française Yves Rocher. Je pense que c'est le début d'une procédure qui nous amènera vers la vérité et la justice », a-t-il insisté.

Alexeï Navalny, figure de l'opposition au président russe Vladimir Poutine, a été condamné en Russie en décembre 2014 à trois ans et demi de prison avec sursis pour le détournement de 360 000 euros, au détriment d'une filiale russe de la société Yves Rocher. Son frère Oleg a été condamné à la même peine, mais ferme, pour blanchiment d'argent et escroquerie.

La société de transport des frères Navalny, Glavpodpiska, était tombée dans le collimateur des autorités russes fin 2012 et Yves Rocher-Vostok avait déposé une plainte contre X. En novembre 2014, Yves Rocher avait finalement indiqué n'avoir subi « aucun dommage ».

« C'est très important pour nous que la justice française reconnaisse que cette histoire est fabriquée de toute pièce et que ce faisant Yves Rocher, a fait le jeu politique de Poutine", a déclaré Alexeï Navalny mardi. « Notre plainte a des bases solides. Je fais confiance à la justice française dans cette affaire », a-t-il ajouté. Son avocat, William Bourdon, a dit espérer « pouvoir identifier ceux qui ont ourdi cette lettre de cachet ».

« Cette accusation a été faite en toute connaissance de cause par la société Yves Rocher qui ne pouvait ignorer que cette affaire serait un prétexte providentiel pour être utilisé comme un moyen de criminalisation politique de Monsieur Navalny », a-t-il affirmé.

En octobre 2017, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé que les frères Navalny avaient été privés du droit à un procès équitable, évoquant des décisions de justice « arbitraires et manifestement déraisonnables ».

Une plainte avec constitution de partie civile avait été déposée en juin à Vannes par Alexeï Navalny, 42 ans, et son frère Oleg, 36 ans et un juge d'instruction saisi le 5 février.

Yves Rocher, spécialiste des cosmétiques à base de plantes basé à La Gacilly (Morbihan), a été l'une des premières marques de beauté étrangères à s'implanter en Russie, en 1991, à la chute de l'URSS.

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