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18 oct. 2021
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AGL, les chaussures italiennes qui séduisent à l’international

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18 oct. 2021

AGL investit pour élargir sa visibilité et préparer son entrée dans le canal de vente directe. Distribuée principalement à travers un réseau de clients multimarques, cette historique maison de chaussures féminines 100% made in Italy ne compte à ce jour que deux corners: l’un à Paris, dans le nouvel espace chaussures des Galeries Lafayette Haussmann, l’autre dans le centre commercial de Pékin SKP. Après une expansion à l’international, elle met le cap sur son marché domestique, l’Italie, où elle envisage d’implanter son premier magasin amiral, de préférence à Milan.

Un modèle de la collection été 2022 - AGL


"Les Etats-Unis, où nous avons une équipe de six personnes, sont notre premier marché, pesant 35 à 40% de nos ventes, suivis par l’Europe du Nord, dont l’Allemagne, avec 30% des ventes, et par la Russie (15%). Hormis la Rinascente, où la marque est distribuée depuis cinq ans, c’est seulement depuis cette année que nous avons commencé à affronter l’Italie, avec une structure commerciale dédiée. Nous avons attendu d’atteindre l’âge mûr", lâche dans un sourire Vera Giusti, qui pilote depuis quinze ans l’entreprise familiale avec ses deux sœurs, Sara et Mari.

Dans ce but, le trio a agrandi et totalement restructuré son showroom milanais de 300 mètres carrés avec l’aide de l’architecte belge Glenn Sestig, qui y a développé ce qui devrait devenir le concept des futures boutiques de la marque. L’espace chic et minimal, avec ses colonnes en travertin gris et beige et ses étagères amovibles en métal et verre, est enrichi de meubles en cuir réalisés par Giobagnara avec les tissus de la collection Kvadrat/Raf Simons, déclinés dans un vieux rose, couleur emblématique d’AGL.

La maison, réputée pour le grand confort de ses chaussures, a été fondée en 1958 par leur grand-père Piero Giusti, et prise en main ensuite par leur père Attilio qui a donné son nom à la marque, et dont elles n’ont gardé que les initiales.

Après avoir transformée AGL en marque désirable orientée sur la mode, les trois sœurs Giusti semblent bien parties pour repositionner vers le haut ce label "premium luxury". Toutes trois aux manettes du style, elles occupent chacune un rôle bien précis, Vera (41 ans) à la communication et au marketing, Sara (43 ans) au commercial et Mari (39 ans) à la production.

"Nous avons grandi dans l’atelier familial. Nous sommes entrées dans l’entreprise sur la pointe des pieds, mais nous avions déjà les idées claires. Nous voulions révolutionner le style. La passation s’est faite de manière progressive et respectueuse. Nous travaillons encore avec les mêmes tanneries toscanes que notre grand-père. Nous avons essayé de préserver la tradition et garder le savoir-faire sur le confort tout en projetant la marque vers le futur avec une esthétique qui nous reflète", raconte Vera Giusti.


Vera, Sara et Mari Giusti - AGL


Les mocassins sont par exemple tous fabriqués selon le procédé artisanal "sacchetto" pour en garantir la totale souplesse. A l’intérieur des chaussures AGL, la doublure est celle habituellement utilisée pour les chaussures d’enfants, plus douce. Autre exemple, la semelle des sandales plateau est en caoutchouc expansé avec de l’air, donc très légère.

"Ce sont des chaussures réalisées par des femmes pour les besoins des femmes, du matin au soir. La collection complète compte 350 modèles, des sneakers aux boots, en passant par mocassins, sandales, escarpins, sabots, etc. Le prix moyen tourne autour de 400 euros", indique Vera Giusti. Quatre collections sont réalisées chaque année, à raison de 1.000 paires par jour, dans l’usine de Montegranaro, dans les Marches, non loin de l’établissement de Tod’s, employant 120 personnes.

AGL, qui propose également des sacs et accessoires en cuir, dispose aussi d’un showroom à New York, un à Düsseldorf et un temporaire à Paris. Elle souhaite s’étendre en Chine, où elle a trouvé un partenaire pour y ouvrir des boutiques et développer son e-commerce. Elle a lancé son site marchand il y a sept ans, mais depuis mars toute la gestion a été internalisée au sein de l’entreprise. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires passer de 30 millions en 2019 à 24 millions attendus pour 2021, mais elle pense récupérer son niveau d’avant pandémie l’an prochain.

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