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Alexander Gedat (Marc O'Polo): "La France est un marché très concurrentiel"

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21 août 2012

Alexander Gedat, 17 ans de maison, prendra en octobre la présidence de Marc O’Polo. Il détaille pour nous la feuille de route et les projets en France. La marque va ouvrir, ce 30 août, sa première succursale de l’Hexagone, dans le quartier de Saint-Germain. Une implantation à So Ouest à Levallois et une franchise au Havre sont aussi au programme. Sur l’exercice 2011/2012, clos le 31 mai, le chiffre d’affaires consolidé s’est élevé à 346 millions d'euros contre 318 millions l’année précédente. Les ventes de la marque (licences incluses) ont progressé de 9,2% à 404 millions.


Alexander Gedat.


FashionMag.com: Comment expliquez-vous le succès de votre marque qui vient de franchir le cap des 400 millions d’euros de ventes ?
Alexander Gedat: Le marché allemand, notre marché domestique en quelque sorte, est le plus grand en Europe avec un vrai wholesale. C’est pour cela que Marc O’Polo et d’autres marques ont pu croître dans les années 1970 et 1980 (Marc O'Polo est née à Stockholm en 1967. La marque a installé ensuite son siège en Allemagne, ndlr). Chaque entreprise gagnait alors de l’argent. Dans les années 1990 en revanche, nous avons connu une grande crise. Le nombre de détaillants a drastiquement chuté du milieu des années 1990 à celui des années 2000. Gerry Weber et bien d’autres ont réellement mis en place une stratégie de verticalisation, avec des boutiques, des franchises, des shop-in-shops et depuis peu le e-commerce. En parallèle, la désirabilité de la marque a été renforcée. Depuis dix ans environ, nous avons aussi développé l'image et renforcé la marque. C’est cette combinaison des deux, verticalisation et attractivité d’une griffe, qui explique sans doute le succès.

FM: Du coup, le wholesale est faible chez vous ?
AG: En termes de circuits, dans les grandes lignes, nous pouvons dire que 80% environ de nos ventes sont réalisées via des surfaces monomarques, avec les shop-in-stores (45%), franchises (15%) et enfin les succursales (20%). Mais, les deux premiers sont du wholesale. Les détaillants indépendants multimarques pesant 20% de notre activité en somme.


Marc O'Polo réalise 20% de ses ventes via ses succursales.


FM: Ces chiffres concernent l’Allemagne...
AG: En Europe, nous retrouverons plus ou moins les mêmes proportions. Il y a encore des villes avec de très bons détaillants. Mais, c’est difficile aujourd’hui de construire un profil de magasin qui attire les clients.

FM: Par quels axes passe la croissance à moyen terme ?
AG: En grande partie par l’internationalisation. Ainsi en France, nous allons ouvrir à Paris notre première boutique en août (rue Bonaparte, Paris, ndlr). Suivra une première franchise au Havre en septembre (fin d'année 2012, une boutique ouvrira également dans le nouveau centre commercial So Ouest de Levallois Perret, ndlr).

FM: Vu de Paris, cela a l’air bien compliqué pour une marque allemande d’entrer sur le marché français ou du moins la France n’est pas forcément prioritaire ?
AG: La France est un marché très concurrentiel et qui est saturé. Donc, il faut y prendre une part du gâteau existant. Nous devons y apprendre les rythmes de livraisons, voir quels produits sortent le mieux ou encore quel taux de revente appliquer. Aux Galeries Lafayette Haussmann, notre chiffre d’affaires est excellent et cela nous a donné du courage pour nous développer.

FM: L’environnement en termes de marques diffère-t-il en France pour Marc O’Polo ?
AG: Non pas forcément. Nous retrouvons des marques internationales et d’autres plus spécifiques comme Comptoir des cotonniers, The Kooples ou encore Zadig & Voltaire. Ces trois dernières, avec dans une moindre mesure Tommy Hilfiger, sont peut-être les concurrents les plus importants pour nous en France, mais ce sont de bons concurrents.




FM: Et en dehors de la France ?
AG: Nous venons d’ouvrir nos premières succursales aux Pays-Bas et en Belgique, précisément à La Haye, Amsterdam et à Bruxelles dans l’avenue Louise. Suivront au plat pays, des ouvertures à Bruges et à Louvain, mais en 2013. En Pologne, en six mois, nous avons aussi ouvert 5 magasins en propre. Encore trois sont prévus pour être présent dans les villes clés du pays. En Russie également, via un franchisé, le développement se poursuit. Enfin, nous venons de recruter un manager chinois pour nous aider à trouver un partenaire pour entrer dans l’Empire du Milieu.

FM: A combien se montent vos investissements en retail ?
AG: Cette année à 20 millions pour des ouvertures mais aussi des réaménagements ainsi que pour le système informatique. C’est un peu plus que par le passé, où les investissements étaient plus proches des 15 millions.

FM : Et votre ligne Campus, plus jeune ?
AG : D'abord, nous la développons en Allemagne. Il y a déjà beaucoup de travail. (Campus pèserait de 7 à 8% de l'activité du groupe, ndlr).

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