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Au Mexique, une créatrice de mode surmonte son handicap avec style

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24 mai 2019

Guadalajara (Mexique), 23 mai 2019 (AFP) - Adriana Macias a une formation d'avocate, mais aucun cabinet n'a voulu employer une femme sans bras. Handicapée depuis l'enfance, la Mexicaine a alors écrit des livres, donné des conférences et s'est lancée récemment dans la mode, avec une première collection qu'elle a dessinée... avec ses pieds.


La Mexicaine Adriana Macias, née sans bras, montre l'un des dessins de sa collection de mode, le 15 mai 2019 à Guadalajara. - AFP/Ulises Ruiz


Née sans bras -- ce qui l'a obligée depuis l'enfance à utiliser ses pieds dans tous les gestes de la vie quotidienne -- Adriana Macias, 41 ans, a bien eu recours un temps à des prothèses munies de crochets. Mais elle y a renoncé en raison du poids qui lui provoquait des douleurs dans le dos. C'est donc avec ses pieds qu'elle écrit, se maquille, cuisine, fait le ménage ou habille sa fille de trois ans.

En avril, Adriana Macias a présenté sa nouvelle ligne de vêtements lors de la Fashion Week de Mexico, où elle a dévoilé une collection automne-hiver 2019/20 de douze modèles en tissus fluides et aux couleurs chatoyantes.

Parmi les mannequins, elle a tenu à faire défiler des femmes ou des hommes ayant un handicap physique. A l'une, il manquait une jambe, un autre se déplaçait en fauteuil roulant.


Des mannequins présentent les créations de la styliste Adriana Macias, le 5 avril 2019 lors de la Fashion Week à Mexico. - AFP/Ronaldo Schemidt


« J'ai créé cette ligne de vêtements avec tous les détails pour rendre ses habits très confortables et pratiques, mais aussi très formels. L'inclusion est une question très actuelle et en réalité les gens ne doivent pas s'adapter aux vêtements, les vêtements doivent s'adapter aux gens », raconte-t-elle à l'AFP.

Elle-même utilise des vêtements faits sur-mesure qui lui permettent de s'habiller malgré l'absence de bras. Particulièrement agile avec ses pieds, elle s'en sert pour se coiffer. Comme d'autres le feraient avec les mains, elle les orne de bracelets et de bagues, et s'en vernit les ongles.

« Aller à l'université sans ma prothèse était très compliqué (...) et aussi enlever mes chaussures, parce que c'est malpoli d'enlever ses chaussures », souligne-t-elle. Elle a obtenu son diplôme d'avocate, mais n'a pas trouvé de travail. « J'étais triste parce que personne ne voulait m'embaucher (...) Pour tout le monde, c'était bizarre, choquant que quelqu'un arrive et enlève ses chaussures pour demander un emploi. »

Elle s'est alors lancée dans les conférences sur le développement personnel. Elle a écrit trois livres et une pièce de théâtre sur le sujet. Puis est venue l'aventure de la mode.

Ses parents, dit-elle, lui ont appris à se débrouiller seule. « Je leur en suis reconnaissante, car cela m'a appris que grâce à mes pieds je serais indépendante », dit-elle.

Par Gabriel Serna

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