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Axel Dumas, un quadra 100% Hermès pour tenir les rênes du sellier

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3 juin 2013

PARIS, 03 juin 2013 (AFP) - A 42 ans, Axel Dumas prend les commandes d'Hermès, l'une des griffes les plus emblématiques du luxe français, des sacs à main aux carrés de soie. Ce quadra qui porte chic, bardé de diplômes et issu de la sixième génération Hermès, deviendra cogérant mardi lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Axel Dumas. Photo: Brigitte Lacombe.

L'objectif est celui d'une transition en douceur avec Patrick Thomas, qui aura 66 ans ce mois-ci et lâchera les rênes à la fin de l'année après avoir plus que doublé les ventes (3,5 milliards d'euros en 2012) et les bénéfices (740 millions) en une décennie.

"Si j'ai recommandé Axel, ce n'est pas tellement parce qu'il était un membre de la famille Hermès. C'est vraiment parce qu'il m'a paru être de loin le plus qualifié pour cette fonction enthousiasmante, par son intelligence, sa capacité émotionnelle et par son charisme", a expliqué Patrick Thomas à l'AFP.

"Axel", directeur général des opérations, a aussi "une formidable intuition et c'est un bon gestionnaire, qui sait combiner vision globale et vision analytique", a-t-il dit.

Aussi Axel Dumas a-t-il doublé deux de ses cousins: son complice Pierre-Alexis Dumas, directeur artistique de Hermès et fils de Jean-Louis Dumas - le célèbre patron (1978-2006) qui transforma la PME en griffe mondiale - et Guillaume de Seynes, l'un des directeurs généraux du groupe.

Derrière les costumes chics, les cheveux de jais et l'oeil rieur, se cache un homme audacieux, rapide, précis, efficace et modeste, dit-on.

Certes, il est "parfois cinglant", a le rire "trop bruyant", est "toujours en retard" et "un peu trop soupçonneux", mais le tableau de ses défauts dans l'entreprise est mince, à en croire Patrick Thomas.

Avant de rejoindre Hermès à l'automne 2003, Axel Dumas s'est équipé d'une maîtrise de droit, d'une licence de philosophie et d'un diplôme de Sciences Po. Puis il est parti comme coopérant en Chine. "Par goût pour l'Asie, l'aventure, et peut-être Malraux dans ma jeunesse..."

Avec son cousin et son frère, il a parcouru la Mongolie intérieure à cheval. "Je monte très mal", assure-t-il, même si parmi les descendants du harnacheur Thierry Hermès, fondateur de la maison, "on est tous passés par le poney club".

La Chine lui plaît. Il y entame sa carrière en 1995 chez Paribas: deux ans à Pékin, puis deux à Paris et quatre à New York. Mais en 2003 son oncle Jean-Louis Dumas lui demande de rejoindre Hermès."J'ai dit assez rapidement oui, ça m'a toujours surpris. Pour moi, rentrer chez Hermès n'était pas un but en soi. Je ne me sentais pas lié par le devoir d'y travailler un jour. Hermès, c'était l'histoire de ma mère, Michèle Dumas, qui fut directrice générale adjointe", confie-t-il. "Chez Hermès, il y a un héritage mais pas de testament".

"J'ai dit OK pour tout sauf la finance. Et donc Jean-Louis m'a mis à la finance...", rit-il.

S'ensuit une ascension éclair: auditeur, puis responsable de l'animation commerciale, directeur commercial France, directeur général de la bijouterie Hermès dès 2006, puis de la maroquinerie, division principale du groupe, dès 2008.

En mai 2011, il est nommé directeur général des opérations, un poste créé sur mesure après son retour d'Harvard, où, sur les conseils de Patrick Thomas, il s'est enrichi d'un diplôme de management (AMP).

Il aime travailler en binôme ou trinôme, dit croire "à la dialectique respectueuse et saine mais pas au consensus à tout prix".

Et oui, il sait aussi coudre. Le "point sellier" maison ? Il l'a appris en stage d'initiation "vers 13-14 ans", comme nombre de ses cousins. "Mais je le maîtrise mal", lance-t-il.

Marié à une journaliste et père de deux jeunes enfants (un fils de 6 ans et une fille de 3 ans), il déteste en parler publiquement.

Ce qu'il aime: voyager (les treks en montagne), lire (les romans russes et la philo), aller au théâtre. Et il est très fier d'avoir couru jusqu'au bout le dernier marathon de Paris.

Par Audrey KAUFFMANN

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