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Balenciaga pourrait choisir l'Américain Alexander Wang comme directeur artistique

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30 nov. 2012

PARIS, 30 nov 2012 (AFP) - La maison Balenciaga s’apprête à nommer le jeune créateur américain Alexander Wang comme nouveau directeur artistique pour remplacer Nicolas Ghesquière, un choix qui devrait ouvrir la vénérable maison à une clientèle plus jeune et à l'immense marché de la Chine, où le designer est déjà établi.

C'est le site internet du magazine de mode Women's Wear Daily (WWD) qui a annoncé cette prochaine nomination, une information que des sources du milieu de la mode à Paris confirmaient.

Balenciaga en revanche se contentait de parler de "rumeurs" tandis que la maison-mère PPR se refusait à tout commentaire.

Alexander Wang lors de l'inauguration de sa boutique à Pékin en mai dernier. Visuel Alexander Wang Facebook.

Une chose est sûre en tout cas: le contrat de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga s'arrêtait ce vendredi 30 novembre, une rupture annoncée au début du mois après 15 années de collaboration. Admiré pour ses créations avant-gardistes, Ghesquière avait fait renaître la maison créée en 1919 par Cristobal Balenciaga et avec une soixantaine de magasins dans le monde, la griffe est devenue l'un des joyaux de l'empire PPR, qui compte aussi Gucci, Yves Saint Laurent, Alexander McQueen, Stella McCartney et Bottega Veneta.

"Nous allons continuer la stratégie mise en place depuis presque six ans qui est de faire de la griffe un acteur majeur du monde de la mode et du luxe", disait récemment à l'AFP la PDG de Balenciaga Isabelle Guichot. Une stratégie qui a fait ses preuves puisque, selon elle, le chiffre d'affaires de la maison affiche une "croissance à deux chiffres sur les neuf premiers mois de l'année et a été multiplié par 11 depuis la reprise de Balenciaga par PPR en 2001".

Pour autant, le choix du jeune designer californien de 28 ans, chouchou de la mode new-yorkaise, représente a priori une "rupture", estime Serge Carreira, maître de conférence à Sciences Po, spécialiste de la mode et du luxe.

"Deux marchés essentiels"

"Chez Balenciaga, il existe aujourd'hui une dimension couture, l'esprit d'une élégance très parisienne, alors qu'Alexander Wang joue sur une décontraction moderne", dit-il à l'AFP, soulignant "l'exercice subtil" auquel l'Américain devra se livrer "pour interpréter le patrimoine Balenciaga et en même temps apporter sa propre vision".

Cependant, si cet équilibre est réussi, Wang "pourra sortir Balenciaga d'une certaine virtuosité technique pour le rendre tout aussi moderne mais correspondant à un marché plus large", estime-t-il.

Car le choix de Wang est aussi celui d'une certaine jeunesse, le designer étant surtout connu pour ses lignes sexy, ajourées et graphiques, ses silhouettes souvent monochromes. Sans compter sa collection de t-shirts.

Autre atout du créateur, il est Américain mais ses parents sont d'origine taïwanaise, son père habite Hong Kong, sa mère Shanghai, il parle le Mandarin et a déjà ouvert une magasin de deux étages à Pékin. "Il est établi sur les deux marchés essentiels". Avec lui, Balenciaga peut "consolider le marché historique fondamental que représentent les Etats-Unis, et s'assurer le marché chinois, qui à moyen terme, est l'un des plus gros pour le secteur", souligne le spécialiste.

Avec sa propre marque de prêt-à-porter femmes, qu'il a lancée dès 2007, le jeune créateur s'est en tout cas montré un homme d'affaires avisé. Il est commercialisé dans quelque 200 magasins aux États-Unis et a choisi Paris comme point de départ pour une expansion européenne.

En attendant, les fashionistas, qui adulaient Ghesquière, l'attendent au tournant et, sur Twitter, beaucoup soulignaient l'ampleur du défi qu'il va devoir relever.

Par Jean-Louis PANY

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