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4 sept. 2006
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Bilan des salons de la mode à Paris : les exposants s'expriment (Part I)

Publié le
4 sept. 2006

Les exposants des salons de la mode au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris se confessent. Les marques présentes sur Bijorhca, Première Classe et Who's Next livrent leur point de vue enthousiaste mais critique dans cette première partie. Rendez-vous jeudi 7 pour les témoignages de Prêt-à-Porter Paris, du Midec et du salon de la maroquinerie.


Sur Bijorhca/Éclat de Mode, Charlie Barokas de Réminiscence affirme que les retombées du salon ne sont pas mauvaises même si le portefeuille de commandes de la marque était déjà presque bouclé avant Bijorhca puisque sur leurs 160 clients, 130 ont déjà répondu présents. Concernant le changement de hall, il affirme que « les confrères sont en haut ». Or « certains visiteurs ignorent l’étage ».


Bijorhca/Éclat de Mode

Sentiment que vient renforcer nombre d’exposants se trouvant au second : Swarovski, Marion Godart, Guillaume Ollivier, Côté Mecs… Pour la plupart, ils constatent moins de passage. Un flux plus ténu. Certains accordent ce manque d’affluence à une signalétique trop discrète pour se rendre au deuxième étage ; les escalators se trouvant tout au fond du salon.

Si l’on compare les témoignages de Première Classe dans ce même hall lors de la dernière cession à ceux du Bijorhca de cette année, on peut aussi se demander si l’absence de salons dans les halls 6 et 8 sur les hauteurs du hall 5 ne retentit pas sur la fréquentation de ce dernier. D’autant plus qu’une entrée supplémentaire était créée sur le second niveau. Beaucoup de visites commençaient alors à cet étage que les exposants considère plutôt « calme » en ce début du mois de septembre.

La chargée de communication et de RP de Swarovski, Tiphaine Le Bourdais, souligne néanmoins la curiosité dont font preuve les visiteurs sur le stand. Ils viennent trouver des informations sur ce stand image où aucune vente n’est effectuée. A ses yeux, Bijorhca demeure « une fantastique opportunité ». Côté déco, le Fashion Bar en a séduit plus d’un. Visiteurs et exposants aux alentours se sont dits conquis. Mais les commandes se sont pas extrêmement nombreuses.

Chez Guillaume Ollivier, Evan Gariando définie les visiteurs plutôt « pressés ». On le dit « dérouté » chez Marion Godart. Globalement, le salon est jugé un peu mou. Les emplacements onéreux. Chez Perles Gemmes Corail, on souligne la fatigue et l’investissement personnel que réserve le salon qui coure même pour certains exposants le risque d’une désertification du visiteur pour d’autres salons périphériques.

Sans aller aussi loin, Jean-Paul Rameau de Côté Mecs, trouve « l’achat (...)raisonné », le visiteur « généralement frileux » mais la satisfaction est au rendez-vous pour cette marque qui n’a pas beaucoup de concurrence sur le salon. Chez Sowat qui exposait à Première Classe l’an passé, la clientèle est très différente ici. Le marché est plus vaste, les distributeurs plus nombreux. Les échanges sont facilités grâce à la climatisation du hall. Toutefois, une marque pour qui Bijorhca est une première, déplore une promotion trop réduite des nouveaux exposants, se dit un peu déçue même si la prise de contact reste bonne.


Who’s Next et Première Classe ont migré dans l’immense hall 1 du parc des expositions. Qu’en pensent les exposants ? Pour beaucoup, ce hall, de par son immensité, offre une réelle synergie aux espaces qui s’interconnectent. Selon Serge Bensimon, « pour la première fois, Who’s Next a su contruire des secteurs indépendants mais complémentaires. Je les félicite ! ». Corinne Cobson juge le hall comme « très claire, limpide. La circulation y est bonne et les gens sont obligés de faire le tour. » Ils sont néanmoins un peu perdus devant la grandeur du lieu et une signalétique trop discrète. A noter que le plan des salons distribué n’existe qu’en français, handicapant les étrangers non francophones pour se repérer.


Who’s Next - Photo : Julie Mangaud

Les marques présentes sur Fast sont assez nombreuses à décrire un visitorat curieux et plutôt franco-français qui n'hésite pas à prendre contact même s'il hésite un peu plus à prendre commande !

L’espace Face déplore une faible fréquentation mais se montre satisfait de la qualité d’un visitorat cosmopolite qui venait en majorité de l’étranger, souvent d’Italie. « Les étrangers (qui représentent 50 % des clients) sont venus de Suisse, de Hong Kong, de la Grèce, de la Martinique, de la Réunion, de l’Italie et de la Belgique », déclare un représentant de la marque Chipie qui souhaitait justement effectuer des ventes sur l’export. « Who’s Next est un salon sur lequel on se doit d’être pour l’image », déclare la marque Best Mountain qui aurait cependant « aimé rencontrer plus de nouveaux clients ».

Pour les créateurs de Fame, l’espace jugé plus intimiste que les autres a plu dans l’ensemble même si Marc Bokobza, directeur général d’Ernest trouve « le hall 5 [celui de l’an dernier, NDLR] plus confidentiel ».

Du côté de Fresh, des exposants notent la venue des habitués et non des nouveaux clients. D’autres, déplorent l’association parfois maladroite de créateurs : des bijoux côtoient des maillots de bain, le tout dans un univers prêt-à-porter. Pour Rock Star qui envisage de participer à Tranoï, cette troisième participation ne se soldait pas par des retombées significatives dans la journée de dimanche. L’un des exposants affirment que « Who’s Next ne fait pas tout ». Mais la prise de contact est essentiel : « ça reste un salon à faire ». Pour certains, les dates restent non adaptées aux visiteurs car la force de vente se situe plutôt en décembre et juillet. Les étrangers étaient souvent plus nombreux sur les stands que les Français pour qui les dates peuvent être un handicap. La rentrée des classes y serait-elle pour quelque chose ?

Derrière Première Classe, l’espace Private cherche encore ses marques aux yeux de certains. Chez Tara Jarmon, les clients ne manquent pas à l’appel mais on note « beaucoup de déperdition ». Au stand de Closed, on trouve le salon trop grand mais Private s’est amélioré. Son atmosphère est plus personnelle, les retombées sont bonnes, les clients qualitatifs. Chez Elle, Peter Sturms remarque pour la première fois l’envergure internationale de Who’s Next. Il souligne un point : ne pas pouvoir exprimer son identité sur les stands d’un blanc immaculé pourrait endommager ou tout du moins affaiblir l’impact d’une marque. L’équipe présente sur le stand aurait également aimé trouver un business lounge pour connecter au mieux les griffes exposantes et les acheteurs venus du monde entier.


Sur Première Classe, les exposants se disent ravis de partager le même hall que Who’s Next. « Le panel de marques proposé a augmenté. C’est très enrichissant, ça nous amène du monde et nous permet de capter une clientèle plus large », souligne un représentant de Séquoia qui se réjouit malgré l'absence quasi totale de visiteurs nord-américains et asiatiques. Néanmoins, « les clients se sont déplacés et de loin ! »


Private - Photo : Julie Mangaud

« C’est un bon salon » affirme Marie Puech, directrice commerciale de Lollipops. « Nous travaillons déjà beaucoup sur l’été prochain, la collection plaît et le stand n’a pas désempli ». La marque Bensimon se montre également très satisfaite. Ses visiteurs, venus de toute l’Europe et d’Afrique, ont concrétisé des commandes.

« L’endroit est plus agréable et plus aéré » remarque Virginie Rautureau de Freelance. Chez La Fée Perlée, on constate « une baisse de fréquentation » et « une augmentation du visitorat étranger ». « [En volume de] ventes, c’est exactement ce que nous prévoyions ».

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