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Chaussure de luxe : Robert Clergerie mise sur le savoir-faire français

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23 août 2005

LYON, 23 août 2005 (AFP) - Robert Clergerie reste, après la liquidation de Stéphane Kélian et le dépôt de bilan de Charles Jourdan, le dernier grand nom de la chaussure de luxe à Romans-sur-Isère (Drôme), tablant sur "le savoir-faire et la qualité made in France " pour rester compétitif.


Modèle Tanagra de la collection printemps-été 2005

"Nous avons fait de la fabrication française notre cheval de bataille. Nous voulons faire une production haut-de-gamme, basée sur un savoir-faire français pour faire des produits made in France ", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Gony, président du directoire de Robert Clergerie.

Robert Clergerie reste très ancré à Romans, où la société emploie environ 200 personnes, dont une centaine dans son usine de fabrication.

Pour M. Gony, les graves difficultés rencontrées par Stéphane Kélian et Charles Jourdan ne sont pas sans lien avec l'arrivée de fonds d'investissements dans le secteur.

"Les investisseurs financiers se sont beaucoup impliqués dans le secteur sans toujours prendre en compte les héritages ou avoir une vision de continuité de ces groupes", a-t-il expliqué.

Pourtant, "des personnes comme Stéphane Kélian ou Charles Jourdan ont été très novateurs, des monstres sacrés de la chaussure de luxe", a-t-il souligné.

Et la société Robert Clergerie sait de quoi elle parle. Créée en 1981 par un employé de Charles Jourdan, le groupe éponyme se développe rapidement en ouvrant de nombreuses boutiques, aussi bien en France qu'à l'étranger (Tokyo, New-York, Los Angeles, Madrid, Bruxelles, Londres...), mais aussi en se diversifiant dans les accessoires.

En 1996, le fondateur cède le contrôle de sa société à une filiale de la Banque Populaire, puis prend sa retraite de designer en 2001.

Mais au début des années 2000, la société connaît plusieurs années difficiles sur le plan financier, et Robert Clergerie reprend le contrôle de sa société en rachetant la quasi-totalité du capital début 2005.

"Les investisseurs qui avaient pris le contrôle du groupe avaient financé cette acquisition par de la dette", et toutes les liquidités générées par la société passaient dans le remboursement, a indiqué M. Gony.

Depuis que le fondateur est revenu, "nous avons une situation d'exploitation saine", a-t-il assuré.

Le groupe indique même avoir quelques projets de développement, qui obéissent toutefois à deux axes majeurs: ne pas faire grossir inutilement le groupe et préserver l'esprit de la marque.

"Nous visons de nouveaux territoires", a annoncé M. Gony en précisant que le groupe réalise la moitié de son chiffre d'affaires en Europe, 30% en Amérique du Nord et le reste principalement en Asie.

Ces développements resteront dans la limite de "ce que nous autorise notre autofinancement", a-t-il précisé.

"L'intérêt du groupe est de rester petit, de rester très +niche+ et de ne pas se diluer, car cela pourrait nous nuire", a-t-il détaillé, expliquant que les clients de Clergerie apprécient aussi la rareté de la marque.

Mais le coeur de la stratégie reste avant tout de "rester fidèle à la création et à la ligne de style de la marque, tout en évoluant et en nous modernisant", a poursuivi M. Gony.

"En France, les coûts de production sont de 30 à 40% plus élevés que ceux observés dans d'autres pays. Pour s'en sortir, il faut miser sur une grande créativité et des produits avec une forte valeur ajoutée", a-t-il souligné.

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